Le bon sens populaire affirme qu’on ne peut pas être partout à la fois. C’est bien ce qui risque de se passer sur nos plages cet été, puisque en raison de la tenue sur notre territoire de l’Euro de football, les CRS nageurs–sauveteurs ne pourront arriver sur le littoral que le 20 juillet, autrement dit largement après que la saison soit entamée.
Une vraie catastrophe pour les communes de la côte.
Et…
Il est vrai que l’on comprend parfaitement les raisons des autorités de vouloir sécuriser les abords des stades, qui devraient comme d’habitude être pris d’assaut par des hooligans avinés, plus motivés par l’envie de casser que de voir des buts ou des passes magiques. Mais habiller Paul en déshabillant Jacques n’est pas une solution, a fortiori quand la sécurité est en jeu.
Déjà, de 2008 à 2010, les maîtres nageurs-sauveteurs CRS ont vu leur nombre diminuer de 640 à 470 en France, soit une baisse de 25%. Un chiffre dérisoire quand on décompte le nombre de plages à surveiller et que l’on dénombre l’effectif total du corps : 13.000 fonctionnaires de police, dont 10.000 affectés sur la voie publique. Et seulement 91 sur les plages landaises.
L’effectif est donc là, formé, compétent, et manifestement mal utilisé, en tout cas mal réparti. En leur absence, les maires du littoral sont priés de se dépatouiller avec les moyens du bord, des moyens en forte baisse, comme chacun sait.
Il va donc falloir qu’ils embauchent des sauveteurs civils, certainement autant compétents mais moins rodés à l’exercice et dénués de l’autorité du policier, qui souvent d’un simple regard, empêchait les intrépides en short de se lancer dans l’aventure des vagues, avec les risques inclus.
D’ailleurs, une question : le 20 juillet, ces sauveteurs civils, qu’en fera-t-on ? Une virile poignée de main, et merci tchao ?
Et comme si cela ne suffisait pas, une proposition a été faite en conseil des ministres le 22 juillet dernier, qui fait trembler les élus du littoral : qu’ils s’acquittent financièrement du salaire des CRS déployés sur leurs plages ! Là, on nage un peu sur la tête.
Heureusement que l’Euro de foot en France, ce n’est pas tous les ans !
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