Depuis le Béarn, Euralis se transforme et se veut à la pointe de l’agroécologie

Ce vendredi 11 février, se tenait donc à Pau (au Palais Beaumont) l’assemblée générale annuelle d’Euralis. Animée par Christophe Congues et Philippe Saux, respectivement président et directeur général du groupe, cette réunion a d’abord permis de valider les comptes de l’exercice écoulé, clos en août dernier.

Comme nous vous l’expliquions mi-décembre, les résultats de la coopérative de Lescar ont été très bons malgré un contexte marqué le covid, par une nouvelle épizootie aviaire et par un climat mitigé qui avait pesé sur la collecte 2020. Ainsi, le chiffre d’affaires d’Euralis a grimpé de 100 millions d’euros et atteint 1,44 milliard, tandis que son résultat net a tutoyé les 45 millions d’euros.

Le groupe Euralis, qui s’était démarqué en renonçant il y a deux ans à la vente de produits phytosanitaires (dans le cadre de la loi Egalim), se voit ainsi conforté dans ses choix stratégiques et dans sa triple vocation alimentaire, sociétale et de producteur d’énergie.

De l’officialisation du rapprochement avec Caussade dans le secteur des semences (qui a donné lieu à la création de Lidea) aux discussions avec Maïsadour concernant une fusion de leurs activités foie gras, l’exercice aura aussi été riche en annonces.

On peut également citer le partenariat avec la Scaap autour du développement d’une filière kiwi. À ce sujet, les dirigeants d’Euralis ont indiqué que 200 hectares seraient dédiés à court terme à la production de notre fruit préféré, et deux à trois fois plus par la suite.

Transition agroécologique en cours

Lors de cette assemblée générale, Euralis organisait par ailleurs une table ronde sur la transition agroécologique. Trois spécialistes étaient invités à témoigner et à s’exprimer sur les évolutions du monde agricole et des modes de consommation : Pascale Hébel (directrice du pôle consommation et entreprise du Crédoc), Jean-Christophe Roubin (directeur de l’agriculture et de l’agroalimentaire du Crédit Agricole) et Pierre Weill (ingénieur agronome, fondateur de l’association Bleu-Blanc-Cœur).

Ils ont tenté de répondre à certaines questions très actuelles comme la valorisation des productions agricoles ou l’organisation des filières, avec en filigrane de nouvelles exigences environnementales et sociétales qui semblent s’être imposées pendant la pandémie.

Les dirigeants d’Euralis en ont profité pour mettre en avant leur action en la matière, avec d’abord un millier d’hectares de toitures photovoltaïques déjà déployés sur les exploitations d’adhérents, confirmant les ambitions du groupe en matière de production d’énergie.

La coopérative équipe en outre ses usines dans l’optique de produire un quart de l’énergie qu’elles consomment, et évoque une future culture de kiwi rouge sous serre photovoltaïque. De même, Euralis indiquait en décembre que 29% du maïs produit pour le groupe (soit près de 200.000 tonnes) servait à la production d’éthanol (au titre d’un partenariat avec Bioénergie du Sud-Ouest).

Enfin, la transition écologique, c’est aussi une gestion optimisée des ressources, avec un travail sur des semences plus résistantes au stress hydrique, une logique de réduction des intrants et, au-delà, la nécessaire lutte contre le gaspillage et la surproduction.

« L’objectif pour nous est de ne produire que ce dont le marché a besoin », a ainsi rappelé Christophe Congues en introduction de cette réunion plénière. « Depuis deux ans, les projets se multiplient autour de l’agriculture régénératrice, de l’agroforesterie, du bio, du sans résidus de pesticides. Tout cela doit permettre aux agriculteurs de retrouver de la valeur et de la fierté », a insisté le président de la coopérative. Euralis, dans le cadre de sa mission de conseil, aurait déjà aiguillé près de 2000 agriculteurs en ce sens.