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PORTRAIT PASSIONRenaissance d’un vieux cépage au Domaine de Turet

À Peyrusse-Vieille, Jean-Luc Garroussia vient de récolter les premiers raisins de sa nouvelle vigne, destinée à tester le comportement d’un cépage ancien n’ayant reçu aucun traitement. La suite s’annonce sous les meilleurs auspices.
Photo de Jean-Luc Garroussia à coté du panneau du domaine
C’est une toute petite parcelle de vigne de 30 ares à peine, en bordure de la route reliant Peyrusse-Vieille à Gazax-et-Baccarisse, mais elle attise la curiosité par sa singularité.

Située sur le Domaine de Turet appartenant à la famille Garroussia, Jean-Luc, troisième génération, y a planté il y a trois ans un cépage ancien, dont les premiers résultats sont déjà très prometteurs.

« J’ai voulu qu’une partie de mes vignes soit visible depuis la route, en passant devant le domaine. Et j’ai choisi de tester un plant qui était connu autrefois, pour voir comment il allait se comporter. Les deux premières années ont été particulièrement difficiles à cause des gelées, et cet été, ça a été la sècheresse. Mais j’ai réussi malgré tout à vendanger récemment, pour savoir enfin comment est ce raisin » raconte l’agriculteur qui élève aussi des vaches Blondes d’Aquitaine, et produit du maïs, du colza…

S’il n’est pas prêt à dévoiler le nom de ce cépage mystérieux remis sur le marché, Jean-Luc peut déjà en vanter les qualités. Car, à part l’arrosage ces derniers mois pour limiter le stress hydrique de ses jeunes plants, le viticulteur est fier de préciser qu’il affiche une meilleure résistance que les autres, sans avoir été traité pour quoi que ce soit.

Cette parcelle n’a reçu aucun traitement 

« Sans faire du bio, je ne traite mes vignes que si c’est vraiment nécessaire, avec du soufre et de la bouillie bordelaise. Et s’il faut désherber, je le fais. Mais cette parcelle n’a reçu aucun traitement. Je travaille simplement un sillon sur deux, en semant des fèveroles qui permettent d’aérer le sol, et qui attirent les coccinelles et les insectes qui vont débarrasser la vigne des parasites ».

La récolte n’a pas été suffisante cette année pour faire du vin, mais le jus est très bon

La question qui brûle les lèvres au lendemain des vendanges, est de savoir bien sûr quel goût se cache derrière ces petits –étant donné la sècheresse- grains d’un violet foncé gorgés de soleil. « La récolte n’a pas été suffisante cette année pour faire du vin, mais le jus est très bon. Il affiche 14°, ce qui est normal après l’été que l’on a eu. Il pourra améliorer d’autres vins. Si ça marche, j’arracherai de vieux cépages de Tannat pour les remplacer ».

L’expérimentation se poursuit donc au Domaine de Turet, qui réussit sur ses huit petits hectares à produire des vins de Saint-Mont, de Gascogne, de l’armagnac et du Floc de Gascogne, ainsi que de l’apéritif Belle de nuit.

Autre tour de force, toute la production est directement vendue par ses parents sur les marchés de Vic-Fezensac, Mirande et Tarbes, ou lors de foires occasionnelles départementales. Et si Jean-Luc gère seul son exploitation, avec des journées plus que bien remplies, il trouve encore la force d’aller animer des soirées le week-end dans les alentours, pour combler son autre passion…

Domaine de Turet

32230 Peyrusse-Vieille

Possibilité de visiter le domaine sur rendez-vous au 05 62 63 60 10

Marielle Fourcade

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