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    Edito

    Entre rejet et renouveau
    PL LOGO CARRÉ

    Nous en avons déjà parlé ici, ce qui se passe notamment en Espagne et en Grèce apporte un éclairage intéressant pour décrypter l’évolution du paysage politique en France.

    Même si les situations économiques sont très différentes d’un pays à l’autre, on retrouve un point commun : une grave perte de confiance dans ces générations de politiques qui exercent le pouvoir successivement, depuis des décennies, dans des alternances.

    C’est ce fameux bipartisme en vigueur dans de nombreux pays qui vole aujourd’hui en éclat. D'une part, avec un nouveau clivage caste/peuple qui vient s'opposer au traditionnel droite/gauche ; d'autre part, avec l'émergence d'une nouvelle génération à la tête de formations populaires au style très différent de celui des partis traditionnels.

    Promesses non tenues, échecs à répétition… globalement, le peuple ne croit plus les partis traditionnels capables d’apporter des solutions pertinentes aux crises qui se succèdent dans un interminable scénario. Et le peuple se tourne donc naturellement vers des partis politiques qui n’ont jamais exercé le pouvoir, formations anciennes ou émergentes, comme il réclame de nouvelles têtes, nettement plus jeunes, avec un langage et une manière de faire de la politique très différents.

    En Grèce, le parti d’extrême-gauche, Syriza, a pris le pouvoir portant à la tête du pays un premier ministre de 41 ans, Aléxis Tsipras. En Espagne, la gauche radicale de Podemos, née très récemment du mouvement des Indignés, a déjà pris le pouvoir à Madrid et à Barcelone. Cette formation fait son entrée en force au Parlement comme les libéraux de Ciudadanos. A leur tête, deux jeunes leaders : Pablo Iglesias (37 ans) et Albert Rivera (36 ans).

    Aujourd’hui, ce phénomène entre certainement pour une bonne part dans la poussée du Front National en France qui recueille les voix de ces révoltés contre le système en place et contre la classe politique au pouvoir ces dernières décennies. Si tel est le cas, de grosses surprises ne sont pas à exclure pour les élections présidentielles de 2017. Entre rejet et besoin de renouveau, le paysage politique français pourrait bien changer.

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