Alors même que les industries du département connaissent des difficultés pour recruter, il est important de faire savoir au plus grand nombre, les opportunités existantes dans ce secteur souffrant de préjugés bien ancrés.
L’amélioration de la place des femmes dans l’industrie, et plus largement dans tous les secteurs de l’économie, est un enjeu majeur pour la compétitivité et la croissance française.
En effet, elles représentent moins de 30 % des salariés de l’industrie, et ce chiffre stagne depuis dix ans. Au-delà de ce pourcentage, les femmes dans l’industrie occupent majoritairement des fonctions support et sont souvent exclues de la conception et de la production. À peine plus de 15% occupent des postes de cadres dirigeants.
Aujourd’hui, les entreprises développent des programmes pour favoriser l’embauche des femmes et les accompagner dans le développement de leur parcours professionnel. Lors de cet événement, nous retrouverons la parole de femmes reconverties ou en reconversion qui témoigneront sur les parcours féminins au cœur de l’industrie.
Au sein du Pôle Formation Adour, la part des femmes reste encore très minoritaire : 28 % dans les parcours certifiant, 18 % dans les formations continues, et seulement 6% réalisent des formations en apprentissage.
Face à ce constat, l’UIMM Occitanie Adour-Pyrénées et ses partenaires travaillent depuis plusieurs années pour moderniser l’image du secteur industriel, ouvrir l’ensemble des secteurs et leurs métiers aux femmes et pour combattre les représentations stéréotypées que l’on peut avoir sur cette filière.
« Tout est possible dans l’industrie : on peut la rejoindre à n’importe quel moment de sa vie ou de sa carrière et y évoluer. L’industrie couvre un très vaste champ de compétence, avec des métiers très divers : cela peut aller d’une prothèse dans le corps humain à des matériaux pour des engins spatiaux », résume Coline Perret, secrétaire générale de l’UIMM Occitanie Adour Pyrénées.
Un partage d’expérience pour susciter des vocations
L’opération Potentiel Industri’Elles est l’un des outils utilisés pour mettre en lumière la place des femmes en formation ou en reconversion dans un de ces métiers.
Christelle avait participé à la 3e édition de Potentiel Industri’Elles. Diplômée dans le management, elle est finalement tombée amoureuse de ce secteur d’activité lors de ce rendez-vous. Elle a réalisé un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) en chaudronnerie aéronautique et est actuellement en Bac Pro aéro systèmes et en alternance depuis deux ans chez Tarmac Aerosave.
« Ҫa a été un véritable déclic pour moi. J’ai pu acquérir rapidement des bases et découvrir la vie en atelier. J’ai été la première et seule fille dans l’atelier. Les débuts ont été difficiles pour moi et mes autres camarades. J’ai dû faire mes preuves, mais nous nous sommes tous adaptés et nous sommes comme une famille maintenant, on s’entraide et travaille beaucoup en équipe. Les hommes laissent sans problème une place à la femme, il faut juste qu’elle la prenne », témoigne-t-elle.
Sara est arrivée en France il y a six ans. Cette informaticienne de 44 ans et maman de trois enfants a eu un coup de foudre pour l’industrie lors d’un job dating, elle est maintenant opératrice composites hautes performances. « Il n’y a pas de limites dans l’industrie, surtout pour les femmes. Au début, j’ai eu peur de travailler dans ce secteur, mais je ne regrette pas. Le travail manuel est très valorisant et on peut aussi être féminine, tant qu’on porte bien le matériel de sécurité, ça ne pose pas de problème. J’ai même converti mon mari, qui va bientôt débuter une formation d’ajusteur aéronautique ».
La question de la mixité et de l’image « masculine » de l’industrie arrive aussi rapidement dans la discussion. Élodie, responsable bords de ligne (logistique) chez Caf France, en connaît un rayon à ce sujet. « Une équipe que d’hommes ou uniquement de femmes ne se manage pas de la même façon. Nous avons des manières de fonctionner et de penser différentes, mais nous sommes finalement très complémentaires. Les femmes sont plus souples et carrées dans leurs tâches quotidiennes, et on a une espèce de sixième sens qui va faire qu’on va être plus réactive dans l’urgence. Ça apporte une vraie plus-value pour l’entreprise. Contrairement aux apparences, l’industrie n’est pas genrée : il y a beaucoup d’outils ergonomiques pour faire en sorte que la personne fait bien son travail, dans les meilleures conditions ».
« Être dans l’industrie, ça demande de la rigueur, de la précision et de l’organisation, pour les personnes qui ont des enfants. Mais c’est à la portée de tout le monde : il faut savoir respecter un process, lire et suivre les instructions », ajoute Marlène, en formation pour devenir ajusteuse aéronautique.
À la fin de ces témoignages, les participantes ont pu découvrir les emplois et perspectives de recrutement du territoire, rencontrer les entreprises du département qui recrutent et échanger les acteurs locaux de la formation.
Elles ont également pu visiter les plateaux de formations du Pôle Formation en compagnie de jeunes ambassadeurs en apprentissage. Naviguant entre les différents stands, Malvina, 29 ans, est enthousiaste. « Je suis actuellement guide saisonnière, mais j’ai travaillé dans beaucoup de domaines. Mon compagnon est dans l’industrie et je réfléchissais depuis un moment à me former dans ce domaine, et le côté manuel et technique me plaît. J’ai reçu un mail de France Travail et j'avoue que je suis séduite : c’est un secteur d’avenir, qui a une mixité et une diversité très intéressante et qui valorise les compétences plus que l’apparence de la personne. Je vais continuer à me renseigner et à affiner mon choix de parcours ».
Noémie Besnard
L’important héritage industriel des Hautes-Pyrénées
Encore aujourd’hui, de nombreux leaders mondiaux industriels sont implantés dans le 65. Dans l’aéronautique, on peut citer l’entreprise Daher, le plus ancien avionneur au monde encore en activité ou encore Tarmac Aerosave, spécialisé dans le stockage, la maintenance et la transition d'avions, qui porte l’ambition de recycler 100 % des pièces utilisées.
Le ferroviaire y est également fortement implanté, avec l’entreprise Alstom et son projet de train à hydrogène ou encore de la Société des céramiques techniques (SCT), à Bazet, qui a été la première au monde à concevoir des prothèses de hanche en céramique et est devenue le leader de fabrication de pacemaker.
Certaines entreprises industrielles possèdent également une forte dimension environnementale. Par exemple, depuis Bazet, Pall Exekia participe à la dépollution des eaux dans le monde entier, notamment à Fukushima, au Japon.
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