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Indarra explore des chemins inattendus avec audace

Le fonds de dotation, créé par le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, se positionne au coeur des transformations économiques, culturelles et sociétales pour bâtir des actions à impact positif.
Indarra explore des chemins inattendus avec audace
Indarra (« la force » en basque) s’est donnée pour mission de développer des outils utiles aux personnes qui vivent sur le territoire, afin de mieux appréhender les grandes transitions incontournables. Rencontre avec Marc Didier, son président, et Virginie Choquart, sa déléguée générale…
Virginie Choquart et Marc Didier
Photo : Victor Perez

Vous avez réalisé un Manifeste. Pourquoi une telle démarche ?
Marc Didier –
Au départ, c'est une initiative de Virginie Choquart, notre déléguée générale, qui visait à fixer une véritable feuille de route. La préparation de ce manifeste nous a obligé à nous poser les bonnes questions : avec nos moyens et notre finalité, quelles sont nos priorités ? qu’est-ce qu’on a envie de faire ? à qui ça peut servir ? en quoi est-ce utile ? Le fonds de dotation veut participer à ouvrir des consciences. Et demain, les entreprises et les groupes de personnes auront nécessairement à se poser ces mêmes questions avant d’agir.

Quelle a été votre approche ?
Virginie Choquart –
Les administrateurs ont été sollicités en premier, pour tracer la route. On a aussi questionné toutes les personnes qui travaillent avec le fonds de dotation. Nous avons passé au tamis, toutes les envies et suggestions. Nous avons fait le choix d’une approche audacieuse qui pourrait inspirer d’autres structures : un vrai travail d’introspection avec un impact positif sur les organisations et leur manière de fonctionner.

Qui sont les administrateurs d’Indarra ?
M. D. –
Le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne qui a créé le fonds, est représenté par 4 administrateurs : moi-même, avec le mandat de président, Paul Carite, directeur général de la Caisse régionale, Sauveur Urrutiaguer et Jean-Christophe Iratzoqui, tous les deux vice-présidents de la caisse régionale. En tant qu’entreprise d’envergure du territoire, ayant capacité à développer de tels projets, nous voulons montrer l’exemple, fidèles à notre statut coopératif et mutualiste. Mais notre objectif est d’aller chercher d’autres entreprises et groupes de personnes pour les fédérer autour de ce fonds.

Les autres administrateurs ?
M. D. –
Quatre élus représentent les collectivités et les citoyens : Maider Arosteguy, maire de Biarritz ; Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques ; Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la Région Occitanie ; et David Taupiac, député du Gers. Enfin, nous associons à nos réflexions des experts pour apporter une originalité et des éclairages variés, pour nous tirer vers des endroits nouveaux. C’est le cas de notre administratrice Caroline Phillips qui a fait un gros travail sur ce Manifeste, en portant aussi un esprit audacieux.

Votre inspiration au départ ?
V. C. –
J’ai rejoint Indarra il y a un an et demi, pour m’impliquer dans cette démarche d’innovation autour d’un projet d’intérêt général qui se doit d’être toujours en réflexion. Je me suis dit qu’il serait pertinent de retrouver l’innovation dans notre propre mode de fonctionnement, dans la gouvernance, de montrer notre capacité à être sincère dans nos engagements, à être humble et honnête. Marc Didier a tout de suite adhéré à cette approche.

La méthode ?
V. C. –
Nous avons été accompagnés par l’association Open Lande qui s’est montrée encore plus audacieuse que nous. Ils accompagnent les institutions et administrations face aux grandes transitions, et ils nous ont apporté des outils efficaces pour exploiter les nombreuses idées émises. En fait, nous sommes partis d’une référence universelle : les 17 objectifs de développement durable, définis par les Nations Unies pour 2030. À partir de là, dans les différents ateliers, nous avons progressivement définis nos propres objectifs. C’était passionnant et très enrichissant !

Comment est perçu ce manifeste ?
V. C. –
Nous avons réalisé une vidéo qui a été très bien reçue. Elle est très sobre avec de belles images et une voix off qui invite à découvrir le manifeste complet. Nous devons communiquer largement pour éveiller le plus possible les consciences.

Photo : Gaël Astruc

Votre positionnement par rapport au Connecteur ?
M. D. -
Le Connecteur, qui a aussi été créé à Biarritz par le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, a pour vocation, comme son nom l’indique, de connecter les acteurs du territoire, pour favoriser la création de richesses à travers de multiples projets. Le fonds de dotation se situe en amont. Sa mission est de susciter des débats, d’aller chercher des idées, d’hybrider des connaissances… Quelque part, Indarra est sur le toit du Connecteur. Entre le rêve et la réalité.

Une de vos initiatives emblématiques ?
V. C. –
J’ai envie de parler de celle qui vient de commencer : « Peindre demain ». Elle se déroule en simultané dans trois écoles de trois villes différentes : à Oloron-Sainte-Marie (Béarn), Ibos (Bigorre) et Marciac (Gers). Nous sommes allés à leur rencontre pour permettre aux enfants d’exprimer leur vision de leur territoire demain, en créant des ateliers menés par des artiste locaux. Nous sommes à la fois dans l’expérimentation et le prospectif, mais aussi dans l’innovation par la pratique.

C’est-à-dire ?
V.C. –
On part du principe que les enfants ont des choses à nous dire. Un premier atelier a été lancé le 23 septembre, et d’autres seront organisés régulièrement jusqu’au 19 novembre. On va les écouter très attentivement et ils pourront laisser parler leur imagination de manière ludique, graphique… Il est prévu de tourner un film documentaire, pour leur faire mettre des mots sur l’ensemble. Il sera très largement diffusé. Autre particularité : nous laisserons une trace, dans chacun de ces établissements, les enfants réaliseront une œuvre collective, par exemple une fresque, qui restera dans chaque école ou ailleurs dans la commune.

Les actions sont très variées…
M. D. –
C’est toute la beauté d’Indarra. La capacité à être très pointus, à la fois pour animer des initiatives avec des enfants, mais aussi pour soutenir un chercheur comme Pascal Frucquet. Ce dernier finalise une thèse de trois ans sur la Smart City avec notamment un questionnement sur le fait de savoir comment les connexions et les technologies peuvent apporter de la valeur aux citoyens. Chaque fois, nous voulons créer quelque chose d’innovant.

Vos trois grands thèmes ?
M. D. –
Pour accompagner toutes les transformations de note époque, multiples et variées, nous avons défini trois piliers pour nos actions : l’environnement, le bien vivre (dont l’accès à la culture pour s’ouvrir sur le monde), le déploiement des talents (dont l’accès au monde du travail). Mais, dans le traitement de ces thématiques, nous voulons prendre des chemins inattendus.

Comme autour de la lutte contre le cancer du sein ?
V. C. –
Exactement. Nous avons voulu innover face au risque d’une petite démobilisation. C’est ainsi qu’un angle inédit et audacieux a été choisi : la danse. La lutte contre le cancer du sein passe d’abord par un dépistage le plus tôt possible. Alors, comment faire en sorte que les femmes connaissent mieux et pratiquent l’autopalpation, et surtout les plus jeunes ? Nous avons créé une chorégraphie avec le Centre chorégraphique national Malandain Ballet Biarritz : ils ont su transformer un geste médical en un geste gracieux. C’est exceptionnel ! Ainsi, nous avons pu sensibiliser de très jeunes filles et leur donner envie d’apprendre ces gestes. Nous étions totalement dans notre mission : quand on touche un sujet, il faut qu’on apporte quelque chose de nouveau.

Démarche "Peindre demain"
Photo : Gaël Astruc

Vous voulez aussi fédérer d’autres entreprises…
M. D. –
Oui, parce que c’est un enrichissement mutuel et parce qu’ensemble nous savons pouvoir arriver à des endroits inatteignables séparément, à des choses meilleures. Nous l’avons expérimenté sur des actions différentes. Par exemple, avec Lab Sport & Territoires : comment traiter des pratiques sportives sur nos territoires en faisant écho à un grand évènement national comme les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024 ? Dans un tout autre domaine, nous avons été précurseurs avec les ateliers Google, en œuvrant pour ouvrir davantage le secteur du numérique aux PME et TPE. L’objectif étant à la fois de leur permettre d’exercer leur talent avec les outils disponibles aujourd’hui, mais aussi de décrypter plus facilement l’arrivée de l’Intelligence Artificielle par exemple.

Un exemple d’action dans une entreprise ?
V. C. –
Dans le cadre du programme d’immersion Waves Talent Program, une collaboration a été lancée avec le Port de Bayonne autour de sa problématique de décarbonation. Ils ont accepté la présence d’un groupe de bénévoles de l’association Waves of Change, de janvier à juin dernier. Cette démarche a permis d’accélérer la réflexion du Port, avec plusieurs initiatives comme une fresque du climat, des ateliers de réflexion et d’échanges. Résultat, un plan d’actions très concrètes a été élaboré. Il a été communiqué publiquement récemment.

La construction de ce manifeste est une étape marquante…
M. D. –
Très marquante. À la fois parce qu’il est le fruit d’une démarche collaborative qui s’est avérée très enrichissante et passionnante. À la fois, parce qu’il va nous servir de guide pour donner encore plus de sens à notre mission, et concourir au foisonnement d’idées et d’initiatives que génère Indarra.

Lire aussi - Indarra au service des transformations des territoires

Informations sur Indarra, cliquez ici

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