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Lawxer : des contrats sous haute surveillance

À Bidart, l’entreprise propose aux professionnels un service d’analyse contractuelle boosté à l’intelligence artificielle.
Pour éviter de signer un contrat sans voir, une entreprise de Bidart propose un garde-fou numérique et juridique
DR
En 24 heures, un contrat est ausculté, noté et commenté par une machine, puis revu par un humain pour éviter les mauvaises surprises.
Serge Liatko et François Gorriez, l'équipe à l'origine de Lawxer
Lawxer DR

En apparence, un contrat est une affaire de mots bien choisis. Mais derrière le vernis juridique, certaines phrases peuvent coûter très cher. Clauses déséquilibrées, obligations impossibles à tenir, reconductions automatiques insidieuses… Pour éviter de signer sans voir, une entreprise de Bidart propose un garde-fou numérique et juridique. Son nom ? Lawxer. À la croisée de la tech et du droit, la start-up basque a conçu un outil d’analyse de contrats basé sur l’intelligence artificielle. Une solution qui ne prétend pas remplacer les avocats, mais leur faire gagner un temps précieux — tout en mettant les entreprises à l’abri des mauvaises surprises.

À l’origine du projet, François Gorriez, avocat spécialisé en droit du numérique. Habitué à décortiquer les conditions générales de vente, les contrats de licence ou les avenants plus ou moins piégés, il a fini par rêver d’un outil pour accélérer le travail sans sacrifier la rigueur. Plutôt que d’attendre que la technologie s’invite dans les cabinets, il a décidé de l’y amener lui-même. En apprenant à coder, il développe un prototype sur mesure, capable de passer les contrats au peigne fin. Le tournant décisif vient de sa rencontre avec Serge Liatko, développeur aguerri. Ensemble, ils posent les bases de Lawxer, une plateforme où IA et expertise juridique avancent main dans la main.

Un Juri-score pour trancher

Comme son nom l’indique, Lawxer veut « loi-x-ray-er » les contrats, autrement dit, en radiographier les failles. En s’inspirant du Nutri-Score, l’équipe a mis au point un indicateur maison : le « Juri-score ». De A à E, il reflète le niveau de risque contractuel détecté par la machine. Si le score vire au rouge, mieux vaut reconsidérer la signature ou dégainer son conseil juridique. La plateforme ne se contente pas de surligner les problèmes : elle les explique, propose des alternatives et donne les clés pour renégocier. L’objectif n’est pas de juger, mais d’alerter.

L'inteeligence artificielle analyse en profondeur les clauses des contrats
DR

Chez Lawxer, pas question de laisser l’IA rendre la justice toute seule. Chaque rapport est systématiquement revu par un juriste humain, afin d’écarter les faux positifs ou les interprétations approximatives. L’IA est donc ici un outil d’assistance, et ne joue en aucun cas une autorité judiciaire autonome, précise François Gorriez. L’analyse complète est livrée en moins de 24 heures, ce qui permet aux entreprises de réagir rapidement, sans sacrifier la qualité du diagnostic. C’est cette promesse — rapidité, précision, fiabilité — qui séduit déjà plusieurs réseaux professionnels et clubs de dirigeants.

IA oui, mais avec discernement

Face à la démocratisation des outils d’IA comme ChatGPT, Lawxer assume un positionnement radicalement différent. Son fondateur explique que la plateforme ne génère pas de réponses juridiques aléatoires, mais propose une analyse contextualisée, validée par un professionnel et orientée vers l’action. Là où certains outils gratuits peuvent improviser ou broder, Lawxer reste dans le cadre, le vrai, celui du droit applicable. À l’ère des promesses technologiques toutes faites, l’entreprise revendique sa rigueur. Et surtout, son ancrage éthique.

Lawxer s’adresse aujourd’hui aux entreprises de toutes tailles, des PME aux grands groupes. Les services juridiques internes, les directions achats, commerciales ou financières y trouvent un allié discret mais redoutablement efficace. Accessible directement via la plateforme lawxer.ai, l’analyse est proposée à un tarif fixe de 69 euros par contrat, à l'heure où nous écrivons — bien loin des 1 000 à 3 000 euros que peuvent facturer certaines solutions anglo-saxonnes. Et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. De nouvelles fonctionnalités sont en cours de développement, avec pour ambition de couvrir un spectre encore plus large du droit des affaires.

Clause de confiance

La confidentialité n’est pas une option, mais un socle. Tous les documents sont anonymisés avant d’être analysés, hébergés en France et traités dans le strict respect du RGPD. Lawxer a érigé la sécurité des données au rang de clause non négociable. François Gorriez insiste sur le fait que les informations collectées sont uniquement les données nécessaires à l'analyse, et rien d'autre. Pas question que les contrats passent entre des mains indiscrètes, humaines ou non.

En misant sur un juste équilibre entre machine et expertise, Lawxer veut remettre les entreprises en position de force. Entre les lignes, elle leur lit leurs droits, sans leur faire un procès d’intention. Une promesse précieuse à l’heure où le droit devient de plus en plus technique, et le temps de plus en plus compté.


Sébastien Soumagnas

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