« J’avais eu l’occasion de faire la connaissance de Didier Guillaume et, en 2018, il m’a proposé de rejoindre son cabinet au ministère, pour m’occuper de la communication et de la presse. Ce fut une découverte avec des journées de folie : une véritable machine à laver. On est tout le temps en train de réfléchir, de produire… On apprend dans le dur, au cœur des rapports de force et d’un jeu de billard à 18 bandes dans lequel il faut apprendre à manœuvrer ».
Pendant 2 ans et 2 mois, Olivier Alleman a ainsi vécu à quel point il s’agit d’un ministère de crise, de crises dans tous les sens : du sanitaire à l’économique, amplifiées par une très grande diversité des problématiques sur tout le territoire.
C’est le successeur de Didier Guillaume, Julien Denormandie qui l’a ensuite nommé commissaire général pour 3 ans. « C’était une chance pour moi, parce que cette mission faisait la synthèse de tout ce que j'avais réalisé jusque-là. Mon mandat a ensuite été renouvelé par le ministre suivant, Marc Fresneau. C’est passionnant ! »
Le Concours Général Agricole est « une organisation à la Miss France », avec des pré-sélections dans les départements, puis des finalistes qui viennent concourir à l’occasion du Salon international de l’agriculture à Paris.
Il s’agit de sélectionner les meilleurs produits, les meilleurs vins et les meilleurs animaux de France métropolitaine et dans les territoires ultramarins pour décerner ce fameux sésame. Lors de la dernière édition, 20.500 produits et 2.212 animaux, sélectionnés dans chacune des races et espèces, étaient en finale. Avec pas moins de 8.200 jurés mobilisés.
« La logistique est énorme. Pendant l’année, nous avons une dizaine de collaborateurs, pour les finales nous montons à 2.500. Chaque année, nous devons également relever le défi réglementaire (un document de plus de 400 pages), avec de nombreux critères qui changent, par exemple pour tenir compte du réchauffement climatique. C’est un gros chantier que nous menons avec les interprofessions et avec l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) ».
La première étape est essentielle, avec les pré-sélections organisées dans les départements. « Il faut savoir que nous faisons, nous-mêmes, tous les prélèvements des échantillons chez les producteurs. Il y a ensuite la composition des jurys, avec autour de chaque table une moitié de professionnels et une moitié de consommateurs ». Les représentants des consommateurs bénéficient d’une journée de formation sur les territoires dans la catégorie de produits sur laquelle ils auront à se prononcer.
Après le concours, il est effectué un vrai travail de contrôle dans les points de vente pour éviter les fraudes. On considère qu'une médaille génère une augmentation de 18% à 40% de chiffre d'affaires. D’où la tentation pour certains de faire apparaître de fausses médailles sur leurs étiquettes.
« Les contrôles se font avec Bureau Véritas et l’administration de Bercy, et j’ai un pouvoir d'amende, par délégation du ministre, pouvant aller jusqu’à à 18.000 €. En 2023, nous avons mis 266.000 euros d’amendes. C’est indispensable pour apporter une garantie au consommateur. Nous sommes le seul concours au monde à faire de tels contrôles » ajoute Olivier Alleman. Cela renforce l’image d’excellence pour les lauréats et pour le public.
Le Concours Général Agricole répond à deux choses essentielles : la valorisation de l’excellence des productions des agriculteurs et la valorisation financière de leur travail. Ce sont deux éléments prioritaires pour eux.
« C’est un mandat qui me passionne parce que ça me permet de continuer à faire le tour des départements, à la fois pour les pré-sélections et pour les remises de prix qui se font sur place, chez eux, avec leur famille et dans leur environnement pour mieux les mettre à l’honneur. Humainement, c’est exceptionnel » conclut le commissaire général.
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