Une bonne réaction par rapport à l’acte terroriste qui a dramatiquement ensanglanté Paris ne serait-elle pas le silence ? C’est une question que l’on doit se poser.
D’abord parce que le silence et la pudeur sont indispensables au recueillement et au respect des victimes et de leurs familles. Et parce que le silence a plus de poids que toutes les déclarations (comme on le mesurera à nouveau ce lundi à midi) pour exprimer la révolte et la volonté de se battre.
Mais aussi parce que face à la tragédie, il faut savoir garder la tête froide et savoir prendre le temps de la pensée. Et dans de telles circonstances, il est sage d’attendre un peu pour réagir avec la lucidité nécessaire. Que signifie réellement cet acte barbare ? Où veulent nous amener les terroristes ?
Le silence ne serait-il pas aussi la meilleure arme pour répliquer aux commanditaires de ces massacres ? Finalement, leur victoire n’est-elle pas d’avoir réussi à déclencher l’énorme caisse de résonance des médias ? Hélas, ils ont montré que 7 fanatiques peuvent mettre en émoi la terre entière, avec des moyens réduits presque accessibles à tous (même si l’organisation de ces attentats était très professionnelle).
Ne nous leurrons pas, il n’y a pas d’improvisation. Ces terroristes savent exactement ce qu’il faut faire pour atteindre leur objectif de déstabilisation. Avec de tels massacres qui peuvent toucher demain chacun de nous, ils déclenchent une émotion telle que les médias du monde entier ne peuvent que relayer des témoignages, des images chocs et des mots qui ont un impact impressionnant. Guerre, horreur, apocalypse… personne ne peut rester indifférent devant une telle déferlante d’informations.
Comment éviter de tomber dans ce piège ? Comment éviter la surenchère médiatique qu’ils recherchent afin d’alimenter une escalade dans les déclarations et les émotions, source potentielle de fractures au sein de nos sociétés ?
Cette surenchère est dramatique aussi parce qu’elle consacre la puissance des terroristes. Parce que, quelque part, elle leur obéit plutôt qu’elle ne les combat. Le silence et la détermination ne seraient-ils pas nos meilleures armes ?
La responsabilité des politiques et des médias n’est-elle pas aussi de mieux préparer les gens à l’évidence que de tels actes barbares se reproduiront et qu’il faut apprendre à y faire face avec sang-froid, sans paniquer et sans vivre dans la peur ?
Il nous appartient désormais de trouver les bonnes réponses.
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