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    Les dits du vendredi

    L’Eté, le Tour… de Christian Laborde
    laborde

    C’est l’été, le Tour. Le Tour de France ne ressemble pas à la France selon Macron. Il n’y a pas dans le peloton, d’un côté « ceux qui gagnent » et, de l’autre « ceux qui ne sont rien ». Il y a plus de 180 champions que nous applaudissons tous également, surtout dans les cols. Même le dernier suscite notre enthousiasme. Et c’est parce qu’il fait, lui aussi, de la lumière que nous l’appelons « La lanterne rouge ».

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    C’est l’été, le Tour. Et Peter Sagan, champion du monde et showman, l’emporte haut la jambe à Longwy. Le lendemain, j’achète L’Equipe pour voir sa gueule de Géant looké crever la Une. Mais à la Une de L’Equipe, en plein Tour, y a pas Sagan. A la place, ils ont mis n’importe qui du Qatar Saint-Germain. J’avais oublié que L’Equipe n’est pas le quotidien du sport mais celui du foot.

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    C’est l’été, le Tour. En attendant qu’ils passent, je lis Ô Galibier, l’ouvrage que Jean-Paul Bourgier consacre au col fameux sur les pentes duquel s’écrit, comme sur celles de l’Aubisque, la légende des cycles. Le livre paraît aux excellentes éditions Le Pas d’oiseau, sises à Toulouse. Il compte 141 pages et coûte 17 euros. Sur le la couverture du book, un mec qui en montagne les rendait tous chèvres : Vicente Trueba.

    Trueba remporte, en 1933, le Grand Prix de la montagne. Je me souviens très bien de Trueba, 1m51, 51 kg casquette et cale-pieds inclus. Pour cette raison, on le surnomme la Puce, la Puce de Torrelavega. Ce qui, en espagnol et dans la bouche de mon père, donnait : Vicente Trueba, la Polga de Torrelavega ! Comme ça le fait, comme ça envoie ! C’est du slam, tout ça !

    Jean-Paul Bourgier aurait pu titrer Galibier, Galibier tout court, au lieu de Ô Galibier. Car ce Ô-là, ne passe pas, je ne le supporte pas. C’est le Ô d’Henri Desgrange, s’inclinant devant ce col qu’il vient de découvrir. Et je connais, moi, tous les mots de Desgrange, la totalité de sa jacterie. Il écrit : « …Ô Tourmalet ! Je ne faillirai pas à mon devoir en proclamant qu’à côté du Galibier, vous êtes de la pâle et vulgaire « bibine ». » Comment peut-on citer, dans un titre, quelqu’un qui se permet d’insulter le Tourmalet ?

    Franchement, c’est abuser. Que cela ne vous empêche pas de livre le livre de Jean-Paul Bourgier. Il n’est pas d’un poète mais il est riche de renseignements précis sur le col du Galibier. Le Tourmalet, de la « bibine » ! Si les ours avaient su ça, ils eussent fait du sieur Desgrange un hamburger.

    Christian Laborde

    www.christianlaborde.com

     

    Photo : Fernand Fourcade

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