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    Edito

    L’Europe sous la ligne de flottaison
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    L’interminable feuilleton Grexit ou pas Grexit n’arrange pas les affaires de la communauté européenne fondée en 1950, au lendemain de la terrible deuxième guerre mondiale. Le plus grave est qu’elle perd chaque jour davantage une assise populaire, pourtant vitale pour son avenir.

    Le dernier sondage réalisé par Odoxa pour i-Télé est, hélas, édifiant. Seulement un quart des Français considère que la construction européenne est « une source d’espoir », alors qu’ils étaient plus de 60% dans cet état d’esprit il y a 10 ans, et encore 50% en 2011. Plus grave, l’Europe inspire de la crainte à 42% des personnes interrogées. Le sentiment se répand que l’UE ne résout pas les crises mais les aggrave, qu’elle  est impuissante face aux difficultés rencontrées par les peuples.

    Cette enquête est également révélatrice de la perte de crédibilité des dirigeants politiques. Seule Angela Merkel, la chancelière allemande, fait exception avec plus des deux tiers des Français qui estiment qu’elle pèse dans  les décisions prises dans l’Union européenne. Viennent largement derrière Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (14%), et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne (10%). Alors que François Hollande, président de la République française, ne recueille que 2%.

    « C’est donc une Europe par et pour l’Allemagne, mâtinée d’administratif, qui ressort de ce sondage. On sait que la chancelière est populaire en France car elle incarne à la fois l’autorité et la mesure, deux qualités que nos concitoyens voudraient voir réunies chez leurs propres dirigeants. Pour autant, compte tenu du jugement qu’ils expriment sur l’Europe, ils ne se satisfont certainement pas de la voir ainsi régentée par leur puissante voisine », conclut l’institut Odoxa.

    Au-delà de la crise grecque qui, paraît-il, mobilise nuit et jour le chef de l’Etat, c’est la survie de l’Europe elle-même qui est en jeu. Elle est clairement sous la ligne de flottaison parce qu’il n’y a pas d’avenir sans les peuples.

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