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Migradour s’inquiète pour les poissons des gaves

L’association, qui œuvre à la protection des poissons migrateurs de nos cours d’eau, vient de publier le bilan préoccupant de ses 7 stations de vidéo-comptage pour 2021.
Migradour s’inquiète pour les poissons des gaves
Pendant que les populations de grandes aloses et de lamproies se raréfient de manière alarmante dans nos rivières du pied des Pyrénées, ce bilan n’est pas beaucoup plus enthousiasmant concernant saumons et truites de mer.

Alors que les stations de contrôle gérées par Migradour voient arriver leurs premières cohortes avec le printemps, l’heure est au bilan 2021 pour l’association, qui travaille au comptage et à la préservation des poissons migrateurs. Sont en particulier exploitées 7 stations de vidéo-comptage sur le Saison et les gaves d’Ossau, d’Oloron, d’Aspe et de Pau (en plus d’une poignée de stations de piégeage et de marquage entre Nive et Nivelle).

Les nouvelles ne sont pas très bonnes. La situation est même jugée « alarmante » par l’association pour deux espèces : la grande alose et la lamproie marine, dont les populations observées diminuent année après année. « Malheureusement, cette tendance se confirme encore voire s’accentue puisque les effectifs comptabilisés en 2021 sont à nouveau inférieurs aux minimums enregistrés précédemment sur la quasi-totalité des stations de contrôle », expose Migradour…

Au niveau de la station de Masseys, à Navarrenx, on n’a vu passer que quelques centaines de lamproies l’an dernier, contre plus de 10.000 en 2011 et 2012. Pour la grande alose, une vingtaine de poissons seulement ont été observés en 2021, contre plus de 500 en 2013.

Pas de mieux pour les salmonidés

Quoique négatif lui aussi, le bilan est un peu plus contrasté pour le saumon et la truite de mer. Migradour indique que « les effectifs de truite de mer sont assez faibles en comparaison de l’historique récent. Ils ne sont que légèrement supérieurs aux minimums enregistrés, notamment sur le Gave d’Oloron qui abrite la population la plus développée ».

La population de saumons de l’Atlantique, ensuite, est jugée faible sur le Saison et « moyenne inférieure » sur le Gave d’Oloron. « Sur le Gave de Pau, qui est la cible d’un plan de restauration de cette espèce, les effectifs comptabilisés sont corrects par rapport aux données enregistrées ces 15 dernières années, mais repassent sous la barre symbolique des 1.000 individus à Castetarbe, pour la première fois depuis 5 ans », précise Migradour. Malgré tout, l’opération de repeuplement du cours d’eau (par alevinage) semble un succès. Elle devrait se poursuivre jusqu’en 2027, avant de « laisser ensuite libre cours à la mise en place d’un cycle entièrement naturel ».

Au final, ce sont avant tout les gros saumons de plusieurs hivers de mer qui se raréfient, en dehors du Gave d’Oloron, « qui s’en tire finalement plutôt bien ». C’est mieux pour les castillons (saumons qui n’ont passé qu’un hiver en mer et produisent moins d’œufs), assez présents, en particulier sur le Gave de Pau, « même si leurs effectifs n’atteignent pas non plus des valeurs record ».

Quant à Migradour, on ajoutera qu’après la nouvelle station « Sainte-Marie » d’Oloron (mise en place en fin d’année dernière sur le Gave d’Aspe), une autre devrait prochainement entrer en fonctionnement au même endroit côté Gave d’Ossau, au niveau du barrage dit « Loubière ». De quoi améliorer encore la précision du comptage, en espérant que les prochains bilans soient plus encourageants.

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