La fin de l'année rime généralement avec l'organisation de nombreuses assemblées générales, que ce soit pour des associations, entreprises, réseaux de professionnels, etc. En attendant la sienne, qui aura lieu début décembre, Maïsadour a ainsi organisé celles de ses Organisations de Producteurs (OP). « Les OP sont constituées à l'initiative d'un ensemble d'agriculteurs qui se regroupent dans l'objectif de mutualiser leurs moyens afin de rééquilibrer les relations commerciales qu'ils entretiennent avec les acteurs économiques de l'aval de leur filière », explique la coopérative.
Ainsi, elles se réunissent pour voter des règles qui permettent leur bon fonctionnement : adapter l'offre à la demande, instaurer une transparence des transactions, mettre en œuvre la traçabilité, promouvoir des méthodes de production respectueuses de l'environnement, commercialiser la totalité ou une partie de la production de ses membres, la mise à disposition de moyens nécessaires, etc. « Il existe cinq Organisations de Producteurs et Groupements de Producteurs au sein de la coopérative : les semences, les maïs spéciaux et les grandes cultures, les fruits et légumes, la volaille de chair, et les palmipèdes à foie gras ».
Bien que ce soit la première fois qu'elles soient toutes réunies en même temps, au même endroit, la coopérative est habituée et surtout attachée à cette méthode de fonctionnement. « C'est un temps d'échange essentiel afin de présenter les bilans de l'exercice écoulé et de dresser les perspectives à venir ». C'est donc ce qui a été fait le 8 novembre dernier à Tartas, pour revenir sur une saison 2022-2023 difficile, mitigée, mais tout de même encourageante. « L'exercice a été marqué par des conditions climatiques difficiles, une crise influenza aviaire inédite au printemps 2023, et un contexte d'inflation toujours présents. Les adhérents accompagnés de nos équipes ont tout de même su s'adapter ».
Le bilan le plus satisfaisant concerne les productions animales. « En 2021-2022, l'activité avait lourdement été impactée par les crises successives de l'influenza aviaire. Pour 2022-2023, la filière palmipède retrouve ses volumes habituels ! ». Une augmentation de 44 % du volume de production pour les canards en 2023 par rapport à l'année dernière, notamment possible grâce à la mise en place du Plan Adour et qui reste encourageante avec la récente vaccination de très nombreux individus. « Nous souhaitons poursuivre cette trajectoire pour atteindre 2,7 millions de canards produits en 2024 ».
Côté volaille, une légère baisse est à enregistrer (1,8 %) principalement à cause de la crise aviaire et de l'inflation. Pour autant, Maïsadour espère retrouver les consommateurs sur les volailles élevées en plein air, « car ce produit coche toutes les cases : élevage en France en totale liberté, alimentation 100 % végétale, sans OGM, issue de productions locales ». La coopérative estime même que grâce aux dernières récoltes de blé et de soja, les prix pour nourrir les volailles devraient baisser, ce qui pourrait impacter positivement le prix des produits pour les consommateurs.
« Après une année encore très difficile sur le plan sanitaire, les éleveurs reprennent confiance et se projettent à nouveau dans un avenir plus serein. À l'image des dernières réunions de secteur qui ont eu lieu en octobre et qui nous ont permises de rencontrer les éleveurs, nous ressentons dans nos campagnes une atmosphère plus positive et davantage de sérénité dans la production, mais nous restons extrêmement vigilants et mobilisés », ajoute Patrick Faget, directeur des productions animales de Maïsadour.
En ce qui concerne les productions végétales, le bilan est quant à lui un peu plus mitigé. « Volatilité des marchés, inflation, sécheresse à l'été 2022, etc. Les agriculteurs ont connu un contexte compliqué, et la collecte de l'automne ne fut pas au rendez-vous. Cependant, les productions en légumes au printemps 2023 ont été à un niveau satisfaisant », s’enthousiasme la coopérative. « Avec une météo plus favorable en début d'année et durant l'été, les récoltes de cet automne aussi sont plus fructueuses ».
Ainsi, là où des productions ont véritablement senti une difficulté, les récoltes de haricots verts, de petits pois, et de maïs doux ont quant à elles été impactées « dans une moindre mesure ». C'est en partie grâce à une stratégie agricole adaptative, notamment pour le maïs. « Les producteurs ont semé plus tôt, pour récolter plus tôt. Ils ont pu profiter de l'irrigation naturelle des pluies de juin et juillet, et se départir des dépenses de séchage, en récoltant lorsque la météo était encore sèche à la fin du mois d'août et de début septembre ». Les producteurs d'asperges, eux, ont pu bénéficier de la commercialisation dans les boutiques « En Direct De Nos Producteurs » pour développer une filière en plein boom, qui cherche toujours de nouveaux producteurs.
Pour les producteurs en difficulté, Maïsadour a mis en place des contrats pour sécuriser leurs revenus. « Ce fut le cas par exemple avec Bonduelle et Ardo », poursuit la coopérative. Des contrats avec des industriels internationaux comme Ingredion ou Cargill ont également été revus à la hausse pour répondre à une demande soutenue de + 11 %.
Tout au long de cet exercice 2022-2023, Maïsadour s'est également attaché à accompagner ses adhérents producteurs vers l'agriculture régénératrice. « C'est un système de pratiques agricoles qui vise à préserver les sols des exploitations. De nombreuses actions sont mises en place auprès des producteurs : développement des couverts végétaux, agriculture de précision, nouvelles activités d'apiculture, bilans carbone, etc. ». Une démarche qui s'inscrit dans la nouvelle stratégie de Maïsadour, « Ambition 2030 », qui sera dévoilée le 7 décembre prochain, lors de son Assemblée Générale...
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