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L'Ostreopsis au centre d'un programme de recherche transfrontalier

L'algue toxique qui prolifère ces 3 dernières années sur le littoral basque fait aujourd'hui l'objet d'un contrat de recherche porté par la Communauté agglomération Pays Basque et piloté par le GIS Littoral basque.
Le GIS procède à des analyses régulières de l'eau et des algues
GIS Littoral basque DR
L'objectif est d'analyser l'eau et les algues du littoral afin de mettre en place un « protocole commun harmonisé et optimisé » des deux côtés de la frontière.
L'Ostreopsis est au centre de toutes les attentions
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D'origine tropicale, l'algue microscopique Ostreopsis sévit ces dernières années sur la Côte basque. Signalée en Méditerranée dès 2006, on la retrouve généralement dans les eaux tempérées. Et selon l’Agence régionale de santé (ARS), lorsque sa concentration est importante, l’inhalation d’aérosols marins contaminés peut provoquer divers symptômes comme la toux, des rhinorrhées, des irritations de la sphère ORL et des yeux, des céphalées, des fièvres, des difficultés respiratoires ou encore des réactions cutanées.

Depuis 2020, une recrudescence de cette algue toxique a été observée sur le littoral basque, notamment à Hendaye, Guéthary, Biarritz et Bidart, mais aussi à Saint Sébastien, station balnéaire du Pays basque espagnol. Afin de collecter des données scientifiques et étudier le phénomène Ostreopsis, le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Littoral Basque a été créé en 2013, et est présidé par la Communauté d'Agglomération Pays Basque.

Cette entité rassemble des collectivités et des scientifiques à l’échelle transfrontalière et a pour objet de favoriser les échanges entre les collectivités, des deux côtés de la frontière, ainsi que développer des outils en communs.

Le projet transfrontalier « Ostreobila »

Mercredi 20 décembre dernier, des scientifiques ainsi que des élus se sont réunis afin de célébrer les 10 ans du GIS mais aussi se féliciter de l'obtention d'un financement de 1,4 millions d'euros alloué par la Commission européenne. Ce contrat de recherche baptisé « Ostreobila » s'inscrit dans le cadre de l'appel à projets POCTEFA 2021-2027 (Programme Interreg VI-A Espagne-France-Andorre) et « permettra d’approfondir les connaissances sur l’algue Ostreopsis et d’accompagner les décideurs. »

Des scientifiques se penchent sur l'Ostreopsis
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Ce programme de recherche a été initié en septembre 2021 et « rassemble les experts scientifiques les plus pointus sur le sujet et les autorités locales de chaque côté de la frontière ainsi que les autorités sanitaires régionales. » Son objectif est donc de « suivre la concentration d’Ostreopsis sur le littoral basque transfrontalier, de décrire les conditions environnementales qui favorisent le développement de ces espèces d’origine tropicale, de comprendre leurs impacts et leur toxicité sur l’Homme et la biodiversité et enfin de développer des outils de gestion pour les autorités. »

Collecter et analyser des données

« Ostreobila » permettra ainsi d'établir un suivi des deux côtés de la frontière sur les analyses d'eau et d'algues mensuellement sur 4 sites de la côte française et 7 du côté espagnol. A l'issue des données relevées, l'objectif du programme de recherche résidera dans la mise en place d'un « protocole commun harmonisé et optimisé. » Outre ces analyses, d'autres techniques seront développées afin de recenser les espèces présentes ainsi que leur quantité.

Les 10 ans du GIS Littoral Basque, le 20 décembre 2023
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Par la suite, ce programme permettra d'effectuer des études épidémiologiques afin d'analyser à moyen terme l'impact sur la santé humaine. Concrètement, « Ostreobila » sera réalisé sur 3 ans et démarrera d'ici janvier 2024. Sur les 2,2 millions attribués à ce contrat de recherche, le POCTEFA financera ainsi 65% de la somme totale, à savoir 1,4 millions d'euros.

Ce contrat de recherche rassemble pas moins de 8 partenaires, à savoir la Diputacion foral de Gipuzkoa, IFREMER, l’Universidad del Pais Vasco (UPV/EHU), la Fondation AZTI, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Rivages Pro Tech, le Laboratoire océanographique de Villefranche sur mer, l’Institut de Ciencies del Mar (Barcelone).

Sébastien Soumagnas

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