La production de ces deux plantes médicinales est achetée par des laboratoires. Fort de ce succès notre Nicolas songe à faire du « bio ». En 1997, l'apparition des cultures génétiquement modifiées, les fameux OGM, va le convaincre définitivement. Il se lance.
D’abord timidement avec la plantation de maïs grain sur 80 hectares des 500 que compte son domaine de Chante-Caille. Il attend les deux ans réglementaires de conversion des terres et obtient le feu vert par l'organisme certificateur. Il plante des haricots verts, du maïs doux, des petits pois et des carottes, et un peu plus de passiflore tout en gardant une parcelle de 200 hectares pour des plantations conventionnelles, car il existe un risque technique.
En effet la ferme est située au coeur de la forêt landaise avec tout ce que cela comporte comme aléas, avec les températures froides et l'humidité qui peuvent avoir une influence certaine sur la productivité.
Finalement le rendement est là. Les conserveries comme Bonduelle ou Géant Vert lui achètent tous ses légumes. Nicolas continue en parallèle a alimenter les laboratoires Pierre Fabre en avoine pour leurs produits cosmétiques. Il poursuit sa collaboration avec d'autres laboratoires pharmaceutiques avec de la passiflore et de l'hamamélis.
Un de ses amis américain, ingénieur agronome comme lui, installé dans le Maine et Loire, veut planter du quinoa, une céréale peu connue en France, pour une clientèle allergique au gluten. Sa greffe ne prend pas. En profitant d'un climat landais plus chaud, Nicolas tente alors sa chance sur ses parcelles au grand bonheur de son épouse Maria del Pilar, colombienne d'origine. Et ça marche !
La plus grande partie de la production est commercialisée localement vers la SICA Bio Pays Landais à Saint-Geours-de-Maremne qui alimente les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Nicolas est content de ne plus utiliser des produits chimiques pour faire pousser ses plantes.
Mais produire du bio a un coût. Il faut tenir compte des frais de mécanisation, du coût des engrais organiques et de l'augmentation de la main d’oeuvre.
Actuellement 9 salariés travaillent a temps complet sur l'exploitation, auxquels il faut ajouter 20 saisonniers l'été. Car le travail ne manque pas. Il faut désherber en permanence et s'équiper du matériel adéquat d’où l'achat d'un tracteur guidé par une caméra spécialement fabriquée pour lui en Angleterre. L'engin agricole permet d'effectuer un travail sans reproche et sans abîmer la plante.
Nicolas exporte 62% de sa production, principalement en Allemagne, mais aussi en Espagne et en Italie. Voilà donc 20 ans que l'agriculteur landais fait dans le bio. Au début, il passait pour un original. Aujourd'hui, autour de lui certains ont commencé à franchir le pas alors que d'autres s'interrogent.
Comme quoi les précurseurs ont souvent raison.
Informations au 05 58 07 21 38 et par mail à chante-caille@orange.fr
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