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Une production artisanale et naturelle de safran au cœur des Landes

C'est à Saint-André-de-Seignanx que s'est installée Vanessa Roussille, afin d'y développer Rouge Trompette. Seule, elle produit une épice précieuse et convoitée des professionnels de bouche, à tel point qu'elle est surnommée « l'or rouge »...
Une femme récolte des filaments de safran.Photo : David Duphil.
Le safran tire son origine des pays méditerranéens. Aujourd'hui, l'Iran en est le principal producteur et exportateur. Bien que la France ne figure pas dans le haut du classement, de nombreuses petites fermes ont fleuri sur le territoire.

Dans l'administratif à Toulouse, Vanessa Roussille souhaitait changer de secteur. « J'avais besoin de concret, d'aller vers la terre. Je n'avais pas d'idée précise, bien que je voulais développer une culture spécialisée », commence-t-elle. C'est lors d'un stage, pendant sa formation agricole, que Vanessa Roussille découvre le safran. « Tout m'a plu ! Je me suis donc orientée vers cette épice ».

Suite à l'opportunité d'occuper une partie du terrain de ses beaux-parents, résidents de Saint-André-de-Seignanx, elle saute donc le pas et plonge dans le grand bain, seule. « Par moments, quand les journées sont vraiment très chargées, ma famille me donne un coup de main, car c'est difficile de faire appel à des saisonniers... La production n'est pas régulière, nous pouvons avoir des journées à 200 fleurs, et d'autres à 1000 fleurs. Cette année, nous avons par exemple eu un pic à 8000 fleurs à la journée ! »

Seule épice issue d'une fleur, le safran nécessite un travail minutieux qui lui confère la qualification d'épice « précieuse », et le surnom « d'or rouge ». « Les bulbes se plantent en été et se récoltent en automne, entre la fin octobre et la mi-novembre ». Les fleurs qui sortent de terre sont cueillies à la main, une par une, et des filaments de safran en sont extraits, le jour même, afin d'être séchés puis transformés en épice.

« Cela demande du temps et de la précision. Par exemple, pour produire un gramme, il faut compter environ 250 fleurs ! Et aucune étape de production n'est mécanisable ». Aucun produit n'est ajouté aux plantes, la fleur étant assez sensible. « Je n'ai pas demandé le label bio, mais je pense que je pourrais y prétendre. La façon de produire du safran, c'est tout comme ! ».

Photo : David Duphil.
Photo : David Duphil.

À son lancement en 2018, Rouge Trompette réalisait de la confiture, du miel, du confit, et d'autres productions à base de safran « Il y a toujours une petite gamme de produits transformés, mais ce n'est plus ma priorité. Aujourd'hui ma priorité c'est de me développer vers les restaurateurs, les traiteurs, les professionnels de bouche ».

Elle est ainsi au contact direct de ses clients, et peut les sensibiliser à l'utilisation de cette épice si spéciale. « C'est assez cher puisque l'on parle de 36 à 37 euros le gramme. Mais ce n'est pas une épice que l'on utilise régulièrement puisqu'elle est différente des épices plus classiques. Si l'on utilise bien le produit, on n'a pas besoin de beaucoup, et cela ne revient pas si cher que cela ».

L'avenir de Route Trompette, c'est aussi une exploitation de plus en plus importante. « Aujourd'hui, je travaille sur 2000 m². Chaque année j’agrandis le terrain pour répondre efficacement à la demande et pour permettre à mon activité de se pérenniser ». Et à l'avenir, Vanessa Roussille se laisse également le droit de diversifier sa production, avec d'autres épices, ou des fruitiers. « J'ai quelques idées... Ce qui est certain, c'est que je souhaite rester dans une culture spécialisée et de précision », conclut celle qui est, depuis quelques années, membre du Collège Culinaire de France.

Timothé Linard

Plus d'informations sur le site de Rouge Trompette

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