Solidar’Meubles devenait ainsi la même année un comité du Secours Populaire. « Nous avons décidé en 2021 de nous séparer administrativement afin d’avoir plus d’autonomie par rapport à une structure nationale, tout en gardant des liens avec la fédération départementale. Nous sommes plutôt devenus aujourd’hui leur prestataire de services », précise Geneviève Isson, présidente de l’association.
Actuellement, vingt salariés sont en insertion aux côtés de cinq encadrants techniques, pour y apprendre le métier dans les règles de l’art. Aux ateliers de rénovation ébénisterie-menuiserie et peinture, vient s’ajouter la rénovation de fauteuils grâce à une bénévole qui assure la formation.
« La particularité de notre chantier est qu’il est entièrement géré par les bénévoles – dix-sept aujourd’hui -, et sans eux, nous ne pourrions pas fonctionner. Si les salaires des postes en insertion sont financés par l’État, ceux des salariés permanents dépendent de la dotation du Département et de quelques aides supplémentaires. Grâce aux ventes que nous faisons au Grenier, - notre boutique, située à l’angle des rues Georges-Lasalle et des Cultivateurs entièrement tenue par dix bénévoles en binômes, cinq jours sur sept -, et aux rénovations pour les particuliers, nous arrivons également à financer un peu de notre côté. Et cet apport est essentiel pour notre association ».
Dans les ateliers de Solidar’Meubles, on retrouve des hommes et des femmes frappés par la vie à un moment donné. Certains ne sont jamais allés à l’école, d’autre très peu. D’autres au contraire sont bardés de diplômes, mais ont fui leur pays en guerre. Quelques-uns se sont inscrits sur la plateforme ITOU du gouvernement, la plupart sont envoyés par les prescripteurs, Pôle Emploi ou le Département.
« Cette mixité est extrêmement enrichissante pour les bénévoles, qui sont au contact de ces personnes qu’elles n’auraient jamais pu connaître autrement. Comme nous sommes confrontés à deux problématiques, la mobilité et la langue, nous avons recours à des formations professionnelles. Et lorsqu’un salarié réussit à décrocher le code de la route, avec un français approximatif, c’est une belle victoire pour nous » poursuit la présidente.
Solidar’Meubles a rejoint tout récemment le dispositif Sève Emploi, qui va lui permettre d’avoir une meilleure intégration de son atelier chantier d’insertion dans le tissu économique local. En étant à l’écoute des métiers en tension au niveau du recrutement, l’équipe pourra proposer aux salariés de les orienter, avec leur accord, vers des stages et des formations vers ces emplois à pourvoir.
« Nous allons ainsi réussir à mieux faire ce que nous faisons déjà, puisque notre taux de réussite est de 70% habituellement ; sauf cette année où il est passé à 53% en raison de la crise sanitaire ».
Grâce au soutien financier de la Fondation Lamon, un projet qui tient à cœur Geneviève Isson se dessine pour l’avenir : celui de construire un bâtiment sur le Parc des Forges, lieu emblématique de l’industrie tarbaise, qui permettrait de résoudre les problèmes de mobilité des salariés. D’autres subventions seront bien entendu nécessaires à la concrétisation de ce projet.
En attendant, toute l’équipe de Solidar’Meubles se mobilise sans compter pour se faire connaître toujours plus auprès du public, en participant à diverses manifestations, comme Terro’Art, le festival Zéro Déchets… Du 28 avril au 1er mai, elle tiendra un stand à la Foire Exposition de Tarbes.
Ce sera l’occasion d’aller à sa rencontre, et de se décider enfin à faire rénover ce bureau un peu vieillot, ou ces fauteuils qui auraient bien besoin d’un coup de neuf…
Informations sur le site internet du Grenier, magasin de vente solidaire
Photos : Solidar’Meubles
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