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Le foncier rural sous pression en Nouvelle-Aquitaine

La Safer dresse un état des lieux des évolutions sur la région, avec d’un côté la sous-utilisation des terres et de l’autre une explosion des prix...
SAFER 3
La Société d’aménagement foncier et d’établissement rural de Nouvelle-Aquitaine a donné le coup d’envoi de conférences départementales.

Les 3 premières conférences départementales de la Safer, intitulées « La Terre pour quoi ? » ; se sont déroulées en Charente, en Dordogne et dans les Pyrénées-Atlantiques, ce jeudi 16 septembre à Serres-Castet. L’événement était notamment animé par Éric Pénacq, Pierre Menet et Jean-Claude Saint-Jean, respectivement directeur départemental et présidents des comités techniques de la Safer en Béarn et en Pays basque.

Cette conférence a permis de faire le bilan 2020 de l’évolution du foncier rural sur le département, où 5.500 hectares à destination agricole, non agricole ou forestière auraient changé de mains l’an dernier.

Le marché du foncier à vocation non-agricole, d’abord, a fortement progressé l’an dernier, que ce soit en valeur, en nombre de transactions ou en termes de surfaces, porté par l’installation de nouveaux-venus en zone rurale. Ainsi, 1.100 des 1.635 hectares de foncier non agricole ayant fait l’objet d’une transaction l’an dernier ont été acquis par des non-agriculteurs.

Le juteux marché intéresse naturellement de près les agences immobilières. En Pays basque, les prix peuvent atteindre le niveau irrationnel des 100.000 euros l’hectare dans certains endroits. Pour les nouveaux propriétaires, qui n’exploitent pas ces terres, il s’agit souvent de se mettre à l’écart du voisinage.

Entre abandon des terres et boom des prix…

Pour faire face, la Safer dispose de quelques armes. Elle peut par exemple imposer un prix moins élevé au vendeur, tout en lui laissant la possibilité de retirer son bien de la vente, ce qu’il ferait… dans 9 cas sur 10. Une trentaine de dossiers de ce genre ont été concernés en 2020, et ce sera sans doute davantage cette année, avance la Safer. Néanmoins, ses pouvoirs sont plus limités quand le foncier comporte du bâti, qui peut toujours servir à faire grimper les prix…

Du côté du foncier à destination agricole (3.500 hectares vendus en 2020 dans le 64), la Safer note des disparités à l’échelle du département. En Pays basque, le marché reste tendu, à l’image de celui de l’immobilier, avec peu d’offres et une demande élevée. La zone basque ne pèse d’ailleurs que pour un tiers des ventes de foncier agricole sur le département.

En Béarn, en revanche, la situation est différente, en partie marquée par la déprise agricole (c’est-à-dire la non-utilisation ou la sous-utilisation des terres, avec par exemple une disparition progressive de l’élevage en zones de coteaux), par une faible demande et par une offre plus riche. La Safer prévoit une accentuation de ces phénomènes, même si certaines zones (comme les alentours de Pau ou les vallées) sont préservées.

On notera que cette conférence était suivie d’une table ronde, avec un témoignage intéressant portant sur l’installation de 3 agriculteurs en maraîchage biologique « grâce à un portage foncier en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine et le Crédit Agricole ».

Enfin, concernant les autres conférences départementales à venir, on ajoutera que celles des Landes et de Gironde sont respectivement programmées le 17 novembre et le 9 décembre prochains.

Plus d’informations sur le site internet de la Safer Nouvelle-Aquitaine

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