Le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC-NA) et ses partenaires poursuivent donc, plus que jamais, leur mobilisation en faveur de la prévention de cette maladie.
Il faut savoir que le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l'homme (après celui de la prostate et du poumon) et le deuxième chez la femme (après le cancer du sein). Cette pathologie se développe à l’intérieur du côlon ou du rectum (dernière partie du tube digestif, appelée aussi « gros intestin »), le plus souvent à partir de petites lésions appelées polypes. Son évolution est lente, souvent sans signe apparent et sans symptôme dans les premières années de développement de la maladie.
Cette mobilisation est indispensable, car les Français sont très loin du compte par rapport aux objectifs européens : un taux de participation au dépistage de 65% pour 2025. L’année dernière, ce taux était seulement de 32,4% sur l’hexagone, et il a baissé de 2,4 points lors de la dernière campagne. Une tendance qui s’observe partout en France.
« Aujourd’hui, nous sommes loin des standards européens attendus, mais les pratiques évoluent et nous sommes enthousiastes de voir l’élargissement à la mobilisation des professionnels de santé et des partenaires du centre régional pour faire progresser les taux à nos côtés en sensibilisant, par des actions concrètes, un maximum de néo-aquitains au bénéfice du dépistage. La venue des pharmacies aux côtés des médecins libéraux, dans cet enjeu de santé publique, est majeure, et l’élargissement à venir aux autres professionnels de santé est prometteur ! », précise Benjamin Gandouet, directeur général du CRCDC-NA.
Les professionnels de santé impliqués dans la prévention
La feuille de route cancers 2022-2025 fixée par l’ARS Nouvelle-Aquitaine prévoit des actions ciblées et territorialisées pour notamment faciliter l’accès au dépistage. Par exemple en incitant les professionnels du soin à promouvoir le dépistage dans les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et les établissements de santé, ou à inciter des lieux ressources (Maisons France services) à accompagner la commande de kits en ligne.
Depuis près d’un an, la distribution des kits de dépistage par les professionnels de santé a été multipliée par trois grâce à cette feuille de route : les pharmaciens et les médecins libéraux sont pleinement engagés en faveur de la prévention et dépistage des cancers.
Alors que la réalisation du test représente un frein pour les bénéficiaires, le CRCDC-NA constate une augmentation de +27.8% du taux de transformation entre la remise du kit en phar-macie et sa réalisation entre juin et décembre 2023, et ce grâce à l’implication des professionnels de santé. Preuve que le discours qui accompagne la remise du kit est essentielle pour faciliter le passage à l’action.
« Dans 9 cas sur 10 ce cancer peut se guérir ; mais encore mieux, avec le dépistage qui est, on peut prévenir la survenue du cancer en découvrant des polypes qui peuvent être retirés. Par un simple geste, nous pouvons sauver des vies, c’est un formidable espoir : mobilisons-nous ! », assure le Dr Denis Smith, président du CRCDC-NA.
Un test simple et très efficace
Les personnes âgées de 50 à 74 ans sont davantage concernées par ce type de cancer, en fonction de leurs antécédents personnels ou familiaux et de leurs habitudes de vie : tabac, alimentation, alcool, activité physique, exposition, etc..
Il s’agit d’un test immunologique consistant à repérer, dans les selles, des traces de sang qui ne sont pas visibles à l’œil nu. Le dépistage permet d'intervenir à un stade précoce, avant que le polype n’évolue en cancer. Grâce à cette technique, 2.200 nouveaux cancers et 2.600 décès sont évités chaque année dans l’Hexagone.
Les personnes souhaitant réaliser ce test peuvent se procurer un kit de dépistage grâce au courrier adressé par l’Assurance maladie tous les deux ans, solliciter leur médecin, leur pharmacien ou bien le commander directement en ligne.
« Nous voulons tous éviter le cancer colorectal. C’est justement ce que permet le dépistage, en détectant tôt les lésions avant qu’elles ne se transforment en cancer grave. Prenez soin de vous en vous faisant dépister tous les 2 ans ! », insiste Paul-Emile Haÿ, médecin coordinateur du CRCDC Nouvelle-Aquitaine.
Noémie Besnard
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