Le sénateur Georges Labazée, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, nous a fait parvenir une tribune libre dans laquelle il donne sa position.
Fusion des Régions (nombre divisé par 2), disparition des Départements et nouveaux regroupements d’intercommunalités… ce big-bang annoncé de l’organisation territoriale mérite un vrai débat.
Le but est de simplifier le mille-feuilles des structures locales pour faire des économies mais aussi pour être plus efficace. Quelles solutions pour atteindre cet objectif ?
A l’occasion de la tribune libre du parlementaire béarnais (ci-dessous), PresseLib’ ouvre le débat…
.
Tribune libre
Georges Labazée, président du Conseil général et sénateur des Pyrénées-Atlantiques
Terres du sud.
Pourquoi je choisis Midi-Pyrénées…
Qu’il me soit permis en rédigeant cette tribune de m’excuser auprès des responsables du monde coopératif de l’emprunt de ce « titre » ; mais il me paraît tellement adapté en cette période de « Réforme territoriale » que je l’ai fait mien pour tenter de le partager avec le plus grand nombre possible de lectrices et de lecteurs.
L’Exécutif de notre pays s’interroge sur la taille à donner aux régions (fusion simple entre territoires, détachement de certains départements, inclusions d’autres, etc.) Le Parlement aura à se prononcer sur des périmètres que tout le monde cherchera à rendre cohérents... du moins espérons le !
Les Pyrénées-Atlantiques ne resteront pas à l’écart de ce mouvement ; alors pourquoi ne pas anticiper. L’un des éléments clés pour l’adhésion à un projet de développement repose sur un sentiment d’appartenance à une entité. Basques et Béarnais, sommes attachés administrativement à la Région Aquitaine depuis la création des CODER (années 60) et politiquement depuis 1986 avec une collectivité élue au suffrage universel. La situation est-elle immuable ?
Aux Pyrénées, s’adosse une activité agroalimentaire puissante dont le maïs, les vignobles, les palmipèdes, le porc frais du Sud-ouest, etc… constituent l’armature sans oublier la filière ovin/lait porteuse d’une installation croissante de jeunes agriculteurs. Le comité du massif de Toulouse couronnant le tout ; c’est un outil tout comme l’Agence de bassin Adour Garonne (dont le siège est également à Toulouse) dans la mise en œuvre des politiques de l’eau, de l’environnement et de protection contre les catastrophes naturelles. La Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne de Tarbes (CACG) et la Société d’Equipement des Pays de l’Adour (SEPA) sise à Pau autant de SEM au service des collectivités locales tant rurales qu’urbaines. Elles accompagnent bien souvent les politiques de Pays dont le Val d’Adour (64-65-32) constitue la figure de proue.
Fébus aban
De l’Ariège au Béarn, nous revisitons régulièrement notre histoire et si l’Occitan « effraie » parfois, il se traduit plus facilement en Béarnais, apaisant ainsi les tensions ! En tous cas, la puissance des langues régionales, basque et béarnais, sans oublier le gascon, milite une fois encore en faveur des terres du Sud.
.
Les pistes du succès
La fréquence des échanges nord/sud sur le corridor Atlantique trouve son pendant le long de l’autoroute A64, véritable poumon de Bayonne à Toulouse en traversant Pau et Tarbes.
Depuis des décennies on ne cesse de plaider pour la complémentarité des deux aéroports de Pau et de Tarbes. Le rattachement de notre département à Midi-Pyrénées lèverait un grand nombre d’obstacles en particulier celui de l’enclavement tarifaire avec Air France, et si l’on veut emprunter de longs courriers, Blagnac est aussi près que Mérignac !
Aviation d’affaire, aviation de tourisme, tourisme de montagne, qui aurait misé il y a 15 ans sur la réussite du concept « N’Py » assurant la promotion et la « vente » de produits liés au ski et aux sports d’hiver ? Point de frontière administrative, mais au contraire une dynamique commerciale favorable aux départements de la Chaîne.
.
Le Top 50
Quand d’aucuns cherchent les éléments constitutifs d’une réussite mondiale, tout le monde pense ou rêve à Airbus. Le consortium international impacte très favorablement l’industrie aéronautique des Pyrénées-Atlantiques : dans le 64, ce sont 15.000 emplois et 120 entreprises rattachées à ce secteur majeur. Ajoutons-y 8.000 emplois liés à la Chimie et à l’industrie pharmaceutique et vous aurez la recette du Développement. Recherche et Développement vont de pair.
Elle s’illustre en tout premier lieu autour de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Un véritable enjeu pour 12.000 étudiants en quête toujours d’une alternative avec l’Université de Bordeaux, peu encline à tourner son regard vers le Sud.
Des politiques transfrontalières portées par la communauté de travail des Pyrénées (procédures POCTEFA, LEADER, INTEREG…) ou animées par le Département des Pyrénées-Atlantiques et un grand nombre de partenaires. La péninsule ibérique est à nos portes et elle nous offre de grandes opportunités avec l’Euskadi, la Navarre, l’Aragon et la Catalogne.
* * *
De nombreux autres secteurs mériteraient d’être explorés pour étayer nos orientations, mais mon propos est déjà trop long.
Alors Midi-Pyrénées oui ! C’est le choix du cœur, de la raison et de l’espoir !
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire