Le psychodrame du Grexit est retourné dans une phase d’incubation, et ressortira certainement dans les prochaines semaines avec une virulence qui pourrait être dévastatrice. Pour sauver les apparences (combien de temps ?), les dirigeants européens et leurs armées d’experts ont conclu à l’aube un accord avec Alexis Tsipras. La Grèce ne sort pas de la zone euro, mais à quel prix.
Comment le peuple grec peut-il accepter des mesures d’austérité bien plus lourdes que celles qu’il vient de rejeter avec une très large majorité (61%) par référendum ? Il n’est plus impensable que le premier ministre, soutenu ponctuellement par la droite, soit lâché par ses propres troupes de Syriza (extrême gauche). Déjà un appel à la grève des fonctionnaires a été lancé.
Hélas, tout laisse craindre un véritable désastre pour la Grèce qui est clairement menacée d’une très grave récession. On peut s’inquiéter d’un dérapage de la crise grecque débouchant sur une misère profonde et explosive.
De son côté, l’Europe a été proche de l’implosion et les traces des violents clivages exprimés entre plusieurs dirigeants et Etats vont rester durablement. La solidité du couple franco-allemand en a pris un coup, laissant la place à une famille monoparentale. C’est bien l’Allemagne qui a imposé son point de vue tout au long de la négociation.
On a aussi vu apparaître un front des pays qui ont mené des réformes importantes, au prix de gros sacrifices pour leurs concitoyens. Des pays qui commencent à sortir du tunnel et qui n’ont pas l’intention de payer pour la Grèce ou pour d’autres. Là aussi la France s’est retrouvée plutôt isolée.
Bref, les réactions après cet accord au forceps laissent craindre de gros orages sur l’Europe.
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