L’avenir est aux maisons de paille

Vous avez déjà le terrain ? Bravo. Mais ce n’est pas l’essentiel. Il vous faut maintenant passer au gros morceau, la construction de votre cher nid d’amour. Encore que cher, il pourrait l’être moins, si vous utilisiez comme matériau… de la paille.

Une utopie ? Pas vraiment, puisque les premières maisons ainsi isolées ont déjà été construites, du côté de Salies-de-Béarn.

Ce qu’il faut savoir…

Quand on dit « premières maisons », on se réfère à la France, puisqu’aux Etats-Unis, cela fait belle lurette, un siècle, une paille donc, qu’au Nebraska, on avait déjà tenté l’expérience. Et la première tentative française a eu lieu en 1921, du côté de Montargis. Sans oublier les yourtes, construites elles aussi en paille.

Et quand on y regarde de plus près, on n’y voit que des avantages : meilleure résistance au feu que le bois et meilleur isolant thermique. En revanche, comme il s’agit d’un matériau végétal, il est sensible à l’eau et aux excès de vapeur d’eau.

La paille, matériau écologique et économique a donc le vent en poupe, si l’on peut dire, et des chercheurs se penchent très sérieusement sur cette solution, en se rencontrant tous les deux ans lors de Rencontres  européennes, durant lesquelles ils échangent leurs expériences.

Mais revenons à notre territoire. C’est à Salies, en 2013 qu’une école a été construite selon ce procédé, accueillant des orphelins en situation de handicap, qui donne toute satisfaction à ses occupants. A tel point qu’un atelier éducatif lui sera adjoint, les travaux débutant dans quelques jours et devant se terminer en juin prochain.

Et s’il est un matériau dont on ne manque pas en France, c’est bien la paille : 50 millions de tonnes sont ramassées chaque année, dont 31 partent à l’agriculture. En restent 19, dont l’essentiel pourrait servir à la construction des 500.000 logements en construction. De quoi donner des idées aux futurs propriétaires, qui savent ce que compter veut dire, et aussi aux architectes et aux constructeurs, qui n’y pensent pas assez.

Sans doute voient-ils la poutre dans la maison du voisin, et pas assez la paille au bout de leur nez. Bon, on vous quitte, c’est l’heure d’allez faire ri-paille !