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Ils ont osé troquer le volant contre le guidon !

L’état des routes, la sécurité et la cohabitation délicate avec les automobilistes, le besoin de s’équiper ont été pointés du doigt par les participants du défi « Un mois sans voiture ».
Les participants et les agents de Pau Béarn Pyrénées Mobilités, lors de la soirée de clôture d'Un mois sans voiture.
Du 2 au 31 octobre, 20 habitants de l’agglomération paloise ont participé à cette opération : durant cette période, ils devaient utiliser des mobilités douces, comme les transports en commun ou le vélo.

L’initiative a été prise par Pau Béarn Pyrénées Mobilités, la Ville de Pau et la Communauté d'Agglomération Pau Béarn Pyrénées (CAPBP). Il s’agissait d’accompagner ces volontaires à se passer de leur voiture, et à utiliser des solutions alternatives.

« Nous sommes convaincus que l’accompagnement individuel est un des leviers pour encourager le changement des pratiques. Bien entendu, cela demande du temps et des moyens suffisants. Grâce aux retours de cette première édition, nous pourrons améliorer ce dispositif avant de le déployer de nouveau », résume Jean-Claude Bouriat, le maire d'Ousse et vice-président du syndicat Pau Béarn Pyrénées Mobilités.

En échange de leur clé de voiture, les usagers sont repartis avec un abonnement Idelis d’un mois, une carte de dix déplacements en train sur la Région Nouvelle-Aquitaine, un abonnement vélo en libre-service, un vélo à assistance électrique, un appareil connecté permettant de suivre les kilomètres parcourus, ainsi que des cadeaux offerts par les différents partenaires : un casque de vélo, des bons d’achat…

Tout au long du défi, les participants ont été accompagnés par deux animatrices de Pau Béarn Pyrénées Mobilités. Ils ont aussi profité de deux ateliers de remise en selle et ont rejoint un groupe de discussion, permettant de recevoir les conseils de la semaine et d’échanger.

Déjà cyclistes ou pas, par goût du challenge ou par simple envie de tester des vélos à assistance électrique, les 20 candidats ont décidé de troquer le volant pour le guidon pour des raisons écologique, économique ou encore sportive. « Le froid, la nuit qui tombe, la météo… Quand on n’a pas envie, toutes les excuses sont bonnes pour utiliser la voiture », constate Sophie, 55 ans, qui habite à Gelos.

Pendant un mois, ils ont ainsi changé leurs habitudes et leur organisation, en se déplaçant uni-quement grâce aux transports en commun et au vélo électrique. Ce mardi 31 octobre, c'était l’occasion de dresser un premier bilan de cette opération inédite et de recueillir les témoi-gnages des participants.

Beaucoup de positif et un peu de négatif

Tous très satisfaits de cette expérience originale, ils en tirent de précieuses leçons, à commercer par la plus importante : il faut bien s’équiper pour rouler en sécurité ! Vêtements de pluie, casques, gilets fluorescents, sacoches et même carrioles sont des alliés précieux.

« Je n’aurais pas imaginé faire ce challenge sans une carriole, car le vélo seul ne permet pas de transporter ses courses par exemple. Cela peut prendre du temps de s’équiper, mais la sensation de liberté qu’on a en pédalant est incroyable », ajoute Sophie.

La Liberté, c’est d’ailleurs l’un des principaux points soulevés par tous les participants : la possibilité de (re)découvrir la ville, autrement et de se détacher des contraintes de la voiture. « Ce qui est génial, c’est qu’à vélo, on peut dire adieu aux embouteillages, et ils sont nombreux dans l’agglomération. Ça nous fait gagner un temps précieux », témoigne Maxime, un Jurançonnais de 33 ans.

Quant aux points négatifs, le froid, le temps passé à s’équiper et l’état des routes pas toujours adaptées aux cyclistes ont un peu effrité l’engagement de ces 20 Béarnais, qui mettent tout de même en avant le plaisir de prendre son vélo au quotidien.

La cohabitation difficile avec les automobilistes a été longuement évoquée lors de cette soirée de clôture. « Les incivilités sont courantes. Les cyclistes sont plus vulnérables et doivent donc redoubler de vigilance. Mais ce défi nous a permis d’inverser les rôles en nous mettant à la place des cyclistes. Une fois qu’on a testé le vélo en ville, on change de mentalité et on est plus vigilant », souligne une autre participante.

Les participants les plus motivés peuvent garder leurs vélos électriques Idecycle pour un abonnement de 105 euros pour trois mois.

Noémie Besnard

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