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    Une Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux

    Bonne nouvelle : le projet Tarmaq verra bien le jour d’ici 4 ans. Au-delà d'attirer des visiteurs, l’objectif est de proposer un outil de formation performant et de redorer le blason d’une filière malmenée...
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    Dans sa version initiale présentée il y a deux ans, le projet prévoyait la construction, sur un site d’une dizaine d’hectares à Mérignac, l’aménagement d’espace sur de plus de 35.000 m2.

    Ces bâtiments seront largement dédiés à la formation aux nouveaux métiers de l’aéronautique et aux métiers nécessitant une proximité physique avec l’aéroport et les industriels.

    Le projet, porté par Jean-Jacques Gondallier de Tugny (plus de 30 ans de carrière chez Dassault Aviation) et Jérôme Darsouze (ex-responsable projet d’Aerocampus Aquitaine, campus spécialisé dans la formation à la maintenance aéronautique), verra le jour dans une version un peu plus légère, avec un bâtiment de 20.000 m2 et un investissement moindre.

    Mais ce Tarmaq reste ambitieux, puisque ses porteurs visent de nombreux visiteurs, ainsi que la création de 85 emplois pour faire tourner cette cité des savoirs, dont le budget annuel devrait se monter à quelque 8 millions d’euros.

    On rappelle que dans la région, l’aéronautique et l’espace représentent autour de 50.000 emplois directs et plus de 500 entreprises, selon une enquête d’Aerospace Valley publiée en début d’année.

    On sait désormais qu’après les déclarations d’intention, les collectivités suivront pour de bon. Le projet est déjà soutenu par la Région (qui lui a déjà accordé une subvention d’un demi-million), tandis que Bordeaux Métropole vient de lui attribuer une enveloppe de 300.000 euros, non sans quelques remous puisque les Verts n’ont pas suivi leur majorité et se sont abstenus lors du vote. Il aura finalement fallu les voix de l’opposition LR pour faire adopter ce projet Tarmaq, qui a la faveur d’Alain Anziani, maire PS de Mérignac et président de Bordeaux Métropole.

    Ce dernier ne désespère pas de convaincre les écologistes du bien-fondé de la démarche, rappelant que la filière aéronautique est engagée dans de grandes manœuvres pour limiter son impact environnemental. La nouvelle cité devrait d’ailleurs proposer une expérience de déconstruction d’avions en vue de leur recyclage, sur des plateaux techniques ouverts au public. Il s’agira également de montrer comment au-delà de l’avion vert, les nouvelles technologies (IA, Big data) pourront permettre de verdir l’aviation en général, à travers une maintenance optimisée.

    Outre la mairie de Mérignac, les autres collectivités et Aérocampus, les industriels établis localement y participeront également : Dassault Aviation, Safran et l’expert en maintenance Sabena Technics apportent leur soutien. Comme pour la Cité du vin, le mécénat entrera pour une bonne part dans le financement de la structure, qui espère collecter 10 millions d’euros via un fonds de dotation. Tarmaq tirera également quelques revenus de ses formations, des séminaires et d’une boutique.

    L’aéronautique plie mais ne rompt pas…

    La Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux sera installée au voisinage du site Dassault de Mérignac, où sont assemblés les Rafale. La métropole possède déjà plus de la moitié des 12 hectares requis. L’établissement public foncier de Nouvelle-Aquitaine négocie actuellement avec les propriétaires des terrains qui restent à acquérir. Le projet devrait se concrétiser d’ici 2023 ou 2024. Il serait également question d’une billetterie commune avec la Cité du vin.

    Alors que la filière est en crise et que l’avion-bashing bat toujours son plein, ce projet pourrait contribuer à « attirer les jeunes vers les métiers de l’aéronautique », et peut-être à bousculer quelques stéréotypes.

    On notera au passage que la filière néo-aquitaine, en dépit des sérieuses difficultés de certaines entreprises, résisterait bien grâce à l’implication des acteurs locaux dans les programmes militaires et spatiaux, c’est-à-dire grâce à sa moindre dépendance au segment de l’aviation civile, le plus durement touché par la crise.

    De même, les donneurs d’ordres locaux, à travers leurs commandes et programmes, semblent jouer le jeu du soutien aux sous-traitants régionaux. Bien sûr, le climat est loin d’être au beau fixe, mais les entreprises et organismes de la filière continuent de croire à une reprise du trafic aérien dans les mois qui viennent.

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