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L’e-commerce, grand gagnant de la crise du covid ?

La crise sanitaire a largement contribué à l’accélération d’une dynamique déjà très favorable au commerce en ligne. Un constat qui semble également se vérifier sous nos latitudes...
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Les dernières enquêtes aussi bien que les manœuvres en cours dans la distribution le montrent : internet est de plus en plus ancré dans nos habitudes de consommation. La France devrait franchir le cap des 2 milliards de transactions en ligne cette année.

Le e-commerce est entré dans les mœurs, et encore davantage avec le covid. C’est ce qui ressort des différentes enquêtes menées et publiées pendant et après le confinement.

Avant les événements qui ont chamboulé cette année 2020, les voyants étaient déjà clairement au vert. La Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), qui a publié en juillet son bilan annuel, indique qu’en France, l’e-commerce avait déjà progressé de 11,6% et franchi le cap des 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019.

Le commerce en ligne hexagonal comptait déjà 40 millions de clients, 200.000 sites marchands et autant d’emplois directs, « auxquels s’ajoutent un très grand nombre d’emplois chez les partenaires, notamment dans le transport et la logistique ».

La Fevad estime à 2 milliards le nombre de transactions en ligne qui devraient être enregistrées cette année, contre 1,7 l’an dernier. En 2019, le commerce en ligne pesait déjà près de 10% du commerce de détail, « mais toujours moins de 2% du commerce alimentaire (hors drive) ». Pour résumer, il connaît chaque année une progression à deux chiffres et son poids augmente dans les transactions, mais il a encore de la marge.

Une progression qui s’accélère…

Mais en cette rentrée 2020, après plusieurs mois de crise sanitaire, on dirait bien que l’e-commerce ne s’est pas contenté de garder le rythme et en a profité pour étendre encore sa toile.

D’après une étude de Kantar Worldpanel publiée en juillet, « l’e-commerce a augmenté de 41% en seulement trois mois, contre une croissance de 22% en 2020. En France, au Royaume-Uni, en Espagne et en Chine, sa part de marché moyenne est passée de 8,8% à 12,4% ». Des chiffres qui confirment la bonne tenue du secteur en France pendant le confinement (à l’exception de segments comme le e-tourisme ou l’équipement de la maison), selon une autre enquête réalisée à la fin du mois d’avril par la Fevad.

Le constat d’une accélération de l’activité est particulièrement vrai pour les ténors du secteur, à commencer par Amazon, dont le chiffre d’affaires mondial a grimpé de 40% (à 89 milliards de dollars) et dont le bénéfice net a doublé au second trimestre (à 5,2 milliards).

Le géant était d’ailleurs bien armé en France pour faire face à une demande accrue : il avait lancé à la rentrée 2019 un nouvel entrepôt automatisé dans l’Essonne, avec 1.000 recrutements à la clé. Le genre d’annonce qui tranche avec les difficultés des points de vente physiques spécialisés depuis de longs mois.

Plus près de nous, Cdiscount faisait encore partie en début d’année des principaux recruteurs de la région : il pointait au 4ème rang des entreprises qui embauchent en Nouvelle-Aquitaine (selon Le Parisien - Aujourd’hui en France), juste derrière… Lidl. Et au second rang du « Palmarès 2020 des entreprises qui recrutent à Bordeaux et dans sa métropole ». Cdiscount projetait alors 300 recrutements en Gironde en 2020, après déjà plus de 400 en 2019.

On ajoute que le géant chinois Alibaba a aussi un projet d’implantation au sud de Bordeaux, du côté de Belin-Beliet, qui pourrait déboucher en 2021 sur la création de 300 nouveaux emplois.

Investir pour faire face à la demande…

Chez nous comme ailleurs, l’heure semble donc aux investissements dans l’e-commerce : il s’agit de faire face à une demande qui croît rapidement. Dans les Landes, l’animalerie en ligne Zoomalia, entreprise de belle envergure avec ses 120 salariés et ses 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, a par exemple déployé pendant la crise une nouvelle installation automatisée. Et cherche, elle aussi, à recruter : Zoomalia est en quête d’une dizaine d’agents logistiques, de deux développeurs web, de managers et de vendeurs…

Chez les plus petits commerçants, rompus ou non à l’internet, l’e-commerce a parfois aussi été une planche de salut au cœur de la crise. Les exemples d’initiatives n’ont pas manqué dans les pays de l’Adour autour de sites marchands, du développement des ventes en ligne ou de drives improvisés. Une offre de services logistiques à l’attention de ce type d’acteurs plus modestes tend d’ailleurs à se développer sur le territoire, avec des entreprises dynamiques comme FMS ou Etxe Logistika.

Et bien entendu, les enseignes traditionnelles de la grande distribution ne sont pas en reste et cherchent à faire progresser le volet web de leur activité. D’après Kantar, les commandes livrées en drive et à domicile ont encore grimpé de deux points entre la mi-juin et la mi-juillet, et l’e-commerce pèse désormais 8% des ventes de produits de grande consommation.

Ajoutons quand même que les points de vente physiques ne sont pas morts pour autant et peuvent aussi très bien servir cette logique. On pense encore une fois à Cdiscount, filiale de Casino, qui peut par exemple s’appuyer sur le réseau de magasins de l’enseigne et sur différents types de points-relais pour des retraits de commandes.

Au-delà de l’e-commerce pur et dur, c’est donc aussi tout un nouveau commerce « multicanal » qui aura profité de cette crise sanitaire. Plus qu’à attendre les fêtes de fin d’année pour voir si la tendance se confirme et pour se faire une idée plus claire de cet étonnant cru 2020…

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

Étude Kantar Worldpanel de juillet, cliquez ici

Baromètre Fevad-Médiamétrie – c’est ici

Notre article de juin sur le projet d’entrepôt d’Alibaba en Gironde – cliquez ici

Notre article de juillet sur Etxe Logistika, c’est ici

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