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Embouchure de l’Adour

La pêche estuarienne menacée par Bruxelles ?
BATAILLE DE LA PÊCHE – Filets autorisés pour les saumons et aloses

Evidemment, si l'on demandait aux pêcheurs de l'estuaire de l'Adour ce qu'ils pensent de l'Europe en ce moment, on imagine leur réponse furieuse. Car une directive toute européenne prévoit l'interdiction totale des filets dérivants.

Serge Larzabal (président du CIDPEM 64-40) et Patrick Lafargue (président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins, CRPMEM) ne décolèrent pas sur le sujet, arguant que la décision conduirait à la fin de la pêche estuarienne en France et constituerait un drame économique pour ceux qui la pratiquent.

Ce qu’il faut savoir…

Sur Bayonne, la mesure concernerait une vingtaine de bateaux immatriculés. Si l'interdiction est comprise pour la capture de grands migrateurs, du type thon germon, elle handicape ici la pêche de ces poissons d'eaux douces qui se plaisent en milieux salés, comme le saumon, la truite de mer, la lamproie, l'alose ou l'anguille, notamment.

PL PECHE adourestuaire1A l'époque, dérogation avait été accordée aux filets de moins de 2.5 kilomètres, utilisés notamment dans la pêche d'estuaire. Mais c'est aujourd'hui la dérogation elle-même qui est menacée. Sous prétexte que certains seraient dans l'illégalité. Et comme souvent, pour quelques comportements abusifs, c'est tout le monde qui trinque, honnêtes compris !

Les deux professionnels de la profession cités plus avant s'agacent de voir ainsi les petits pêcheurs utilisés comme mesure d'ajustement, surtout quand on sait que pour certains, cette pêche est leur unique biais de subsistance. Compensation matérielle ou pas, là n'est pas le problème, puisque l'équipement des pêcheurs ne constitue pas le noeud du problème.

Bruxelles souhaite que sa mesure soit instaurée d'ici le 1er janvier 2015, mais d'ici là, d'âpres discussions vont se dérouler. Avec un peu de chance, le temps que de l'eau coule sous les ponts de l'Adour... et laisse les pêcheurs assurer leur survie tout en continuant d'être les sentinelles de la qualité des eaux, une veille qu'on oublie trop souvent de saluer.

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