La Smalah est une association citoyenne implantée dans la Communauté de communes Côte Landes Nature. Elle porte ou accompagne des initiatives locales à travers trois principales actions : un café associatif avec des ateliers manuels et intellectuels, un tiers lieu accueillant des artisans, des indépendants et un espace de formation, ainsi qu'une recyclerie qui organise des ateliers de fabrication.
« L'objectif de l'association est de créer du lien social, d'apporter une nouvelle dynamique rurale et intergénérationnelle », résume Vincent Péchaud, l’un des cofondateurs de La Smalah.
L'association utilise le numérique pour rapprocher les gens et répondre aux besoins du territoire à travers des animations et des initiations. Elle organise également des ateliers d’éducation aux médias dans les établissements scolaires.
En 2018, l'association landaise a créé une formation de médiateurs numériques. Une première promotion a suivi ce cursus, mais l'expérience n'a pas été renouvelée.
Accompagner les jeunes vers l'enseignement supérieur ou l'emploi…
Cela n'a pourtant pas empêché les membres de La Smalah d'amorcer une réflexion autour de la formation et d'imaginer un projet de « campus rural ». De cette concertation est né « Territoires Communs », un programme visant à accompagner les jeunes vers l’emploi et la formation, à travers l’acquisition de compétences clés (la coopération, la communication, l'esprit critique...), la découverte du monde du travail et le renforcement des compétences psychosociales.
Cette initiative comprend trois phases : une phase de repérage qui consiste à identifier les jeunes en situation d'échec scolaire, non diplômés ou au chômage pour les accompagner. Dans un deuxième temps, la Smalah met en place une phase de remobilisation grâce à l'opération Bivouac, qui consiste à regrouper les jeunes pendant 21 jours pour qu'ils puissent se concentrer sur leurs envies et leurs avenirs.
« C'est une sorte de colonie de vacances, mais avec une visée professionnelle. Ils rencontrent des spécialistes en alimentation et addiction, des psychologues et des conseillers en orientation pour définir des feuilles de route avec des objectifs à courts et moyens termes et nous les accompagnons pour qu'ils les atteignent », explique Vincent Péchaud.
Enfin, les jeunes qui le souhaitent peuvent intégrer la formation de Conseiller Médiateur Numérique, utile aux entrepreneurs et aux associations qui souhaitent développer leurs activités grâce aux outils numériques.
Depuis le 4 janvier 2021, 12 stagiaires, âgés de 18 à 29 ans, composent la deuxième promotion de la formation « Numérique et Territoire ». À la fin du cursus, en juillet prochain, ils obtiendront une formation diplômante de niveau bac+2 et pourront poursuivre des études supérieures ou se diriger vers le marché de l'emploi.
Six mois de formation…
Durant cette période, les étudiants apprennent à créer un site internet et des vidéos, à gérer des bases de données, les stratégies de communication et le développement d’outils de communication interne ou encore mettre en place un outil de gestion...
Dans cette formation, 258 heures sont consacrées à l'acquisition de compétences numériques, 175 heures au savoir-être et au savoir-faire (régler ses problèmes administratifs, améliorer la gestion de sa vie quotidienne, remise à niveau en expression écrite...) et 92 heures à l'accompagnement du projet professionnel de l'élève.
Elle comprend également une introduction à l'écologie politique, de la philosophie du sport, un mois de stage en entreprise et deux mois de chantier-école. « Cette formation offre des compétences transversales, car le numérique impacte tous les secteurs d'activités et elles peuvent représenter un véritable atout sur un CV », note le co-fondateur de l’association, également intervenant dans le cursus sur les questions d'éducation aux médias et au numérique.
In fine, le but de ce projet est de contribuer à la revitalisation des espaces ruraux en aidant les jeunes à rester sur leur territoire, voire d’en attirer davantage dans un contexte de crise économique et sociale aggravée par la crise sanitaire du covid-19.
« Petit à petit, nous aimerions ouvrir notre campus à d'autres profils, pour créer une université populaire rurale, pouvant accueillir les étudiants de diverses filières afin de décentraliser l'accès aux savoirs », conclut Vincent Péchaud.
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