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Per Noste réécrit le monde en gascon

Outre son travail régulier avec les écoles bilingues du territoire et sur sa revue bimestrielle « País Gascons », l’association s’est déjà signalée cette année avec la parution de 3 beaux ouvrages...
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Depuis plus de 60 ans, l’association Per Noste, établie à Orthez, œuvre au développement de la langue et de la culture gasconne. Elle publie notamment une grande variété de livres en gascon, entre traductions d’œuvres littéraires, ouvrages pour enfants, poésie et dictionnaires.

Créée en 1960 par une poignée d’érudits, de linguistes et d’écrivains dans le but de promouvoir « la langue et la civilisation occitanes de Gascogne », l’association Per Noste poursuit toujours sa mission en 2021, aujourd’hui présidée par Patric Guilhemjoan et pilotée par un bureau d’une quinzaine de membres.

Elle publie depuis 1967 la revue généraliste País Gascons, tirée à 400 exemplaires et avec au sommaire tous types de textes et des chroniques régulières. Son activité d’édition continue en parallèle et son catalogue comporte maintenant plus de 120 références dans tous les genres, de la littérature au théâtre en passant par l’histoire, la connaissance de la langue et les ouvrages pour enfants (avec par exemple une traduction en gascon des deux premiers volumes d’Harry Potter).

Au-delà, Per Noste propose de nombreux outils d’apprentissage de la variante gasconne de l’occitan (dont les autres déclinaisons sont le languedocien, le provençal et le limousin), destinés aux enfants comme aux adultes.

De nombreuses traductions…

« Les écoles Calandreta du territoire nous sollicitent régulièrement pour que nous traduisions des ouvrages pour la jeunesse, albums pour les plus petits ou romans pour les plus grands », explique Elisa Harrer, qui vient de publier avec Patric Guilhemjoan un dictionnaire occitan (gascon) – français en 3 copieux volumes. Ce travail de 10 ans vient prendre la relève des sommes précédentes de Simin Palay, Félix Arnaudin et Vincent Foix en la matière, avec ici pas moins de 110.000 entrées… sur près de 2.200 pages. De quoi satisfaire les plus exigeants locuteurs gasconophones...

À côté de ce rigoureux dictionnaire, Per Noste a aussi publié cette année « Lo viatge de Xlo », roman de science-fiction en languedocien de Joan Frederic Brun, et puis les « Refugis » (Refuges) de la susdite Elisa Harrer, un recueil original d’inspirations poétiques nées de lectures marquantes (en édition bilingue gascon-français, accessible donc aux non-gasconophones).

Pour Per Noste, Elisa Harrer, d’origine tarbaise et maintenant installée dans les Landes, avait précédemment traduit le « Dora Bruder » de notre Prix Nobel national Patrick Modiano (2020), le « Message impérial » de Franz Kafka (2019) ou encore, avec Albert Peyroutet et Rotland Poychicot, un recueil de 8 nouvelles de Jean Giono, dont le fameux « Homme qui plantait des arbres ».

En fouillant dans le catalogue de Per Noste, on peut aussi trouver des traductions du « Crime du comte Neville » d’Amélie Nothomb, de l’« Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel (toutes deux par Clàudia Labandés) ou encore du célèbre « Des souris et des hommes » de John Steinbeck (par Patric Guilhemjoan). La liste n’est pas exhaustive, mais fera déjà la preuve de la variété et de l’accessibilité des œuvres publiées par l’association.

Bref, Per Noste, loin de se replier sur l’univers culturel gascon, ouvre au contraire celui-ci à la France et au monde, venant du même coup l’enrichir. Il faut bien sûr saluer son travail de pédagogie, mais aussi celui de traduction et de création : car c’est aussi à ce prix qu’une langue vivante le demeure…

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

 

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