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Le thermalisme tourné vers les soins post-covid

Le récent congrès mondial de médecine thermale de Dax a permis de remettre en lumière le rôle que pourraient jouer les centres avec leurs cures dans un contexte d’épidémie...
COEUR THERMAL DAX 3
A ce 45ème rendez-vous mondial, les 10 et 11 juin à Dax, les liens entre thermalisme et covid-19 ont fait l’objet d’une dizaine d’interventions ciblées. La profession espère une reconnaissance de l’intérêt des cures post-covid.

Il y a tout juste un an, la Société française de médecine thermale organisait une journée-webinaire sur les liens entre thermalisme et covid-19, avec 5 tables rondes sur l’évaluation bénéfice/risque des cures, la gestion du risque sanitaire, le rôle du médecin thermal dans un contexte de pandémie, le thermalisme européen pendant cette crise sanitaire et, déjà, la place du thermalisme dans les soins post-covid.

Aujourd’hui, 15 mois après l’annonce du premier confinement de l’Hexagone et alors que les centres thermaux ont enfin rouvert, les acteurs de la médecine thermale ont encore davantage de recul sur l’épidémie et ses conséquences.

Ces 10 et 11 juin, se tenait à Dax le 45ème congrès mondial de l’ISMH (International society of medical hydrology and climatology), avec une centaine d’interventions (filmées et mises en ligne) de médecins et d’experts du monde entier dans différents champs thématiques : boues, eaux minérales naturelles ou sulfurées, méthodes d’investigation scientifiques, éducation thérapeutique et bien entendu études sur les effets bénéfiques des cures étaient au menu.

Mais pour cette édition (reportée d’un an), le covid s’est aussi invité dans les débats avec une dizaine d’interventions. Celles-ci portaient sur des sujets aussi divers qu’une expérience serbe de conversion d’un centre en hôpital covid temporaire, le lien entre cures thermales et santé mentale dans un contexte épidémique ou encore l’impact de la pandémie sur les traitements thermaux en Pologne.

Un protocole de soins…

Mais sur ce thème de la pandémie, les interventions touchaient surtout à l’intérêt des cures et de la balnéothérapie dans la prise en charge post-covid. Le professeur Christian-François Roques-Latrille, président de ce congrès dacquois et du conseil scientifique de l’Afreth (l’Association française pour la recherche thermale, en grande partie financée par le Cneth, a mené une douzaine d’appels à projets depuis sa création en 2004), s’est récemment exprimé dans Sud-Ouest sur ces liens entre thermalisme et covid, suggérant notamment que pendant la crise, la médecine thermale aurait pu compléter l’offre de soins « post-covid », à plus forte raison dans un contexte de surcharge des services hospitaliers. Une opinion assez largement partagée par la profession. De quoi faire regretter un peu la fermeture systématique des centres thermaux en France ces derniers mois…

Au-delà des cas de séquelles graves et nécessitant une véritable prise en charge hospitalière, des cures thermales dédiées pourraient s’adresser à une part non-négligeable de patients mal remis du covid (cas de fatigue, de problèmes de ventilation, etc.), voire à leur entourage (souvent touché psychologiquement, par le stress ou autre) et au personnel soignant. Le professeur a également insisté sur la compétence des centres thermaux en matière d’éducation thérapeutique. La cure favoriserait ainsi l’autonomie ultérieure des patients.

Pour faire valoir ce point de vue, les professionnels de la médecine thermale ont envoyé à l’assurance maladie une proposition de protocole mêlant soins hydrothermaux, activité physique, éducation respiratoire et réadaptation à l’effort. Tout cela donne matière à réflexion : faudra-t-il encore fermer nos centres thermaux en cas de nouvelle vague ou pandémie, ou bien alors les employer à bon escient pour mieux lutter contre la maladie ? La question mérite sans doute d’être posée dès maintenant…

Informations sus le site du congrès, cliquez ici

 

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