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LA QUESTION DU JOUREt toi, veux-tu encore de tes éleveurs ?

Alors que se profilent les élections, la FDSEA, la Chambre d’agriculture et les Jeunes Agriculteurs du 64 ont lancé une campagne d’affichage pour alerter élus et consommateurs...
AGRICULTEURS 64 2
« Et toi, veux-tu encore de tes éleveurs ? » Telle est la question posée par les organisations locales aux citoyens, tandis que continuent les négociations autour de la Pac 2021-2027 et que l’agri-bashing fait rage. Les agriculteurs du 64 proposent 18 mesures pour sauver l’élevage.

En février dernier, les agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques avaient fait un peu de bruit avec plusieurs opérations. D’abord, on se souvient qu’une cinquantaine d’agriculteurs de la FDSEA et des JA du 64 avaient rendu visite à un hyper marché de Pau pour sensibiliser les consommateurs à la question des prix et de leur rémunération, tandis que s’achevaient les traditionnelles négociations avec les distributeurs.

Deux semaines après cette « opération étiquetage », plusieurs actions coup de poing avaient ensuite été menées par des groupes d’agriculteurs. En Bigorre, une trentaine de tracteurs ont ainsi investi les entrées d’un centre commercial, à Tarbes. Et au lendemain de ce regroupement, des opérations du même type se sont déroulées devant une trentaine de supermarchés du 64. Une grogne que la FDSEA, sans la cautionner, déclarait alors comprendre.

Ce lundi 7 juin, c’est cette fois une campagne d’affichage et d’information que lançaient de concert la FDSEA, la Chambre d’agriculture et les Jeunes Agriculteurs du 64 du côté de Bidarray.

Le timing est idéal car les échéances sont multiples. Il y a d’abord les élections régionales et départementales qui arrivent (les dimanches 20 et 27 juin), occasion rêvée d’alerter les élus et de s’inviter dans les débats. Il y a ensuite les délicates négociations autour de la Pac 2021-2027, qui se poursuivent avec plusieurs points de blocage.

Des propositions pour avancer…

Et puis outre la sortie de crise sanitaire, les agriculteurs déplorent un « agri-bashing » de plus en plus agressif. « Quasiment toutes les semaines, nous avons des adhérents qui nous appellent pour nous dire qu'ils ont été empêchés de travailler avec leur épandeur à fumier ou leur troupeau », a ainsi expliqué Franck Laborde, président de la FDSEA 64, à nos confrères de France Bleu.

Pour les agriculteurs locaux, les reproches qui leur sont adressés sont d’autant plus durs à digérer qu’ils ne sont ni les moins avancés en termes de transition agroécologique, ni les mieux placés en termes de rémunération… Pour beaucoup, les critiques des lobbies et organisations militantes ne correspondent pas vraiment à la typologie de leurs exploitations.

Plus loin, cette campagne survient peu après le vote de la loi « climat et résilience », et deux ans et demi après celui d’une loi Egalim à l’efficacité très contestée.

Bref, il était temps de répliquer avec cette campagne d’information. « Attention village français en danger ! Notre cadre de vie est en péril », peut-on lire sur les affiches qui sont placardées un peu partout dans le département, avec une grande question en filigrane : « Et toi, veux-tu encore de tes éleveurs ? » En complément, un courrier a été adressé à tous les élus locaux.

Les éleveurs d’ici ne se contentent pas de dire leur colère : ils ont formulé 18 propositions de mesures. Ces dernières vont de l’instauration de repas à base de viande locale dans les cantines aux incitations à consommer local, à la prise en compte d’un critère de biodiversité dans le calcul du nutriscore ou encore au soutien à la production d’énergies renouvelables (méthanisation, photovoltaïque). L

Les éleveurs aimeraient aussi des mesures plus restrictives quant à l’importation de produits étrangers ne respectant pas les mêmes standards que ceux de chez nous.

Derrière toutes ces questions, se pose évidemment celle de la rémunération des agriculteurs, dont la pérennité des exploitations est menacée. Le nord-est du département aurait perdu la moitié de ses éleveurs en seulement 10 ans. Les aides à l’installation de jeunes agriculteurs ne suffiraient pas : il faut évidemment que leur activité soit économiquement viable.

Ce qui aiderait à progresser encore en matière d’agroécologie. Histoire de mettre les bœufs avant la charrue…

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

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