Dans l’affaire des embargos, la BNP a trouvé un accord avec la Justice américaine. Mais, cet arrangement négocié pour éviter un prolongement au pénal va peser très lourd. D’abord, pour la première banque française qui va notamment devoir payer une amende de 9 milliards de dollars. Et dans la foulée, pour l’Etat qui va enregistrer une sévère baisse de ses recettes fiscales.
En effet, cette sanction va se répercuter directement sur les bénéfices de la BNP qui versera donc aux Impôts plusieurs milliards d’euros en moins : un coup dur pour les caisses de l’Etat déjà passablement asséchées.
On comprend mieux pourquoi François Hollande est intervenu directement auprès de Barak Obama lors des commémorations du D Day en Normandie. On comprend aussi pourquoi le président français s’est fait sèchement renvoyer dans ses buts par son homologue américain.
Les arguments du chef de l’Etat concernant le risque de déstabilisation du système financier européen ou de faillite de la première banque française n’ont guère ému Outre-Atlantique. Il faut dire que l'amende représente moins de 10% des fonds propres de la BNP et moins de deux ans de bénéfices ; que sa réserve de liquidités est supérieure à 240 milliards d'euros.
Selon les procureurs américains, sur les 100 milliards de dollars de transactions suspectes (non respecté de l’embargo), 30 milliards d'entre elles reposeraient sur de fausses écritures. Un montant est colossal. Le Département de la justice est convaincu que BNP a « systématiquement, délibérément et à grande échelle, agi pour cacher aux autorités américaines l'identité des vrais clients de la banque », des pays placés officiellement sous embargo comme le Soudan.
Autre sanction plus grave pour la BNP, elle pourrait se voir interdire pendant plusieurs mois de réaliser des opérations de trading en dollars US. Une telle décision donnerait un sérieux coup d'arrêt commercial à la filiale américaine de la BNP avec la perte de nombreux clients.
Une affaire qui tombe bien mal pour la réputation de la France et de ses banques, mais aussi pour la santé de nos finances publiques.
François Loustalan
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