Marie-Laure Delanef, fondatrice du groupe bourguignon, était présente à Biscarrosse, le 21 novembre dernier, pour présenter le défi relevé dans les Landes pour exploiter cet « Or des pins » qui présente des qualités exceptionnelles à travers l’extraction de la térébenthine et de la colophane.
La présence de très nombreux acteurs de la filière est le meilleur témoignage du travail déjà accompli pour relancer la production de résine. Un investissement considérable, assuré par Holiste avec ses partenaires, qui a permis de mettre au point une méthode « propre » et efficace pour faire couler la résine, la collecter sans impuretés, puis la distiller de manière optimale. D’ores-et-déjà, BioGemme produit les 15 tonnes annuelles nécessaires pour son produit phare, le « Bol d’air ».
Lire notre article : Une ouverture prometteuse pour la forêt landaise
Un espoir pour toute la filière…
Comme l’a souligné Marie-Laure Delanef, BioGemme peut entrer dans la deuxième phase, celle du développement en ouvrant de nouveaux marchés. « Le gemmage n’est plus une utopie » grâce à l’engagement de la société et aux investissements réalisés.
« Nous ne nous plaçons pas sur le même plan que la production venue de Chine ou du Brésil. La qualité exceptionnelle de la résine landaise permet de se positionner sur des marchés à haute valeur ajoutée » ajoute la fondatrice d’Holiste qui travaille aussi à ouvrir de nouveaux marchés.
L’espoir d’une valorisation de la résine landaise renaît, grâce notamment aux travaux du professeur Villenave, mais aussi au soutien de Philippe Coutière, qui a ouvert les laboratoires de Biolandes, et des nombreux partenaires comme la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département des Landes, l’ONF, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour ; Xylomat à Mont-de-Marsan.
L’avancée spectaculaire sur les plans technique et scientifique, pilotée de main de maître par Luc Leneveu, responsable de BioGemme, a permis à la démarche de s’installer solidement dans les projets d’avenir de la forêt landaise. « Il faut y croire, comme pour le liège » s’est exclamé Pierre Darmanté, « vieux grognard de l’ONF », ancien maire d’Arjuzanx et fondateur de l’association Gemme la forêt d’Aquitaine.
Une mine à exploiter…
Déjà, le Portugal et l’Espagne ont relancé l’exploitation de la résine, et ont créé des distilleries. Des collaborations et des échanges sont en cours pour accélérer l’exploitation de cette véritable mine d’or suintant des résineux.
S’il est espéré une montée des cours, c’est surtout l’ouverture de nouveaux marchés autour d’une térébenthine et d’une colophane de grande qualité qui peut permettre de relancer totalement le gemmage des pins maritimes.
Holiste investit fortement dans la recherche, avec une approche à 360° pionnière, pour faire émerger différentes applications industrielles. Ainsi, cette térébenthine bio landaise peut trouver des débouchés importants dans des domaines variés, comme le soin thermal (rhumatismes) ou la pharmacie (baume anti-douleur). Mais également au niveau des animaux (vermifuge, anti-parasitaire, complément alimentaire pour les chevaux…).
Quant à la colophane landaise, elle a un bel avenir, par exemple pour fabriquer : une cire à épiler non-allergisante, haut de gamme ; des produits adhésifs pour pratiquer le sport ou la danse ; des produis phytosanitaires naturels et efficaces ; des emballages alimentaires (avec cire d’abeille), offrant des propriétés essentielles pour la conservation (anti-bactétriennes et anti-fongiques) ; des archers, permettant une grande qualité du son, etc.
La créativité de Camille Suarez…
Parmi les autres intervenants, Camille Suarez, fondatrice de la startup Arrosia, basée à Anglet, a illustré cette diversité d’utilisation de l’Or des pins. Elle a, en effet, développé deux gammes d’articles de décoration et de design, Ecopin et Pinhadar. « Fabriqués dans une démarche d’éco-conception, ces matériaux à base de résine et de coproduits de la forêt des Landes reflètent notre volonté de créer des objets à la fois esthétiques et respectueux de l’environnement ». Cette jeune pousse, qui replace la forêt au cœur de la création, a pu se développer avec le soutien d’Holiste qui y a cri dès le départ.
Depuis 2020, Camille Suarez est convaincue du potentiel de la résine du pin maritime landais, qu’elle a découvert lors de son projet de fin d’études. Elle a d’abord mis au point Ecopin : des cristaux en résine naturelle, pouvant remplacer le plastique et les résines issus de la pétrochimie. De plus, ce matériau s’adapte à de nombreuses utilisations, tels que l’ameublement, la construction, les équipements de sport, les lunettes, les chaussures, le packaging de spiritueux, des parfums et d’autres produits de luxe.
Quant à Pinhadar, il s’agit d’un « panneau composite 100% naturel qui marie la résine de pin à la fibre végétale. Il peut être utilisé de manière polyvalente à la découpe, au perçage, au collage, à la visserie, à la gravure et même à la thermoformation. Il permet la conception d’objets en matériau durable dans le respect du vivant. »
Lire notre article sur la création d’Arrosia
Informations sur Holiste, cliquez ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire