Bien sûr il y a des sujets plus graves, ce qui n’empêche pas de s’inquiéter : le saumon se reproduit peu, ou mal, dans nos gaves malgré toutes sortes d’attentions dont il est l’objet. Un simple exemple illustre la situation : en 2012 sur le gave d’Oloron, on dénombrait 3.000 passages chaque saison, contre seulement un millier aujourd’hui. Pourquoi ?
Première explication, le réchauffement climatique. Alors que les petits filent vers le Groenland ou les îles Feroé, qui constituent deux fosses de grossissement, et se régalent de krills, de petites crevettes roses, ils rencontrent des eaux un peu moins froides, ou un peu plus chaudes.
Ce que n’apprécient guère les krills, qui affectionnent le froid, les incitant à émigrer vers le nord est. Naturellement, les saumons les suivent et sont alors la proie des pêcheurs japonais, russes ou chinois, qui ne connaissent pas le sens du mot quota.
Deuxième explication, la surpêche, principalement en milieu marin et dans les estuaires, car les chalutiers ont tendance à partir moins loin en mer et ramassent dans leurs filets saumons et truites, non loin de la côte.
Environ 45% des saumons sont ainsi capturés dans l’estuaire de l’Adour par seulement une dizaine de professionnels. Si l’on ajoute les pollutions agricoles et/ou industrielles, les rejets domestiques, et les centrales hydroélectriques, c’est encore miracle de trouver un saumon en rivière. Pourtant, les pouvoirs publics ont dépensé l’année dernière plus de 4 millions d’euros pour la restauration des poissons migrateurs dans le bassin Adour Garonne.
La solution ? Régler tous les problèmes énoncés plus haut, créer une véritable salmoniculture, car après tout, le saumon possède un potentiel de reproduction tel qu’il peut recoloniser la rivière en trois ans seulement.
Heureusement, ce qui vaut pour le saumon ne l’est pas pour la truite. Bénéficiant d’eaux plus saines dans les stations d’épuration, les truitelles ont réapparu dans le gave d’Oloron. Ainsi au niveau de Navarrenx, où est située une caméra, on a enregistré plus de 2.100 truites, dont certaines de 60 centimètres, remontant l’échelle.
Tout n’est donc pas perdu. D’autant que la fin du printemps et le début de l’été marquent pour les aloses le moment de la reproduction…
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire