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Armin veut créer une nouvelle mode autour de l’armagnac

La jeune marque, lancée en 2020 par 3 copains, s’affiche déjà chez quelque 200 cavistes français. Sa recette : moderniser un peu l’image de l’eau-de-vie gersoise chère à nos cœurs.
Les fins limiers l’auront peut-être déjà flairé : le bas-armagnac d’Armin a déjà pas mal fait parler de lui l’an dernier. Produit du côté d’Arthez-d’Armagnac, il se veut en adéquation avec les nouveaux modes de consommation.

On le sait : l’armagnac reste aujourd’hui un digestif confidentiel. Avec autour de 5.000 hectares de vignes dédiées et 3 millions de bouteilles vendues en 2020, il est encore loin d’égaler les performances du cognac (226 millions de bouteilles expédiées sur un an, 78.000 hectares) ou du whisky (150 millions de bouteilles vendues chaque année rien qu’en France).

Pour autant, l’armagnac reste une valeur sûre qui se distingue par son goût et sa qualité (AOC depuis 1936), par son ancienneté (les premières mentions de la boisson remonteraient au XIVe siècle) et en même temps par la diversité de la production.

Bref, il y avait de quoi parier sur le potentiel de cette eau-de-vie si particulière, et c’est ce qu’ont fait 3 copains, à savoir Édouard Boyer, Edgar Anagnostou et Augustin Chatenet. Des copains qui s’y connaissent (les deux premiers ont travaillé chez Pernod-Ricard) et qui veulent donner plus de visibilité au bas-armagnac avec leur marque « Armin », créée en 2020.

Une image à rajeunir

Leur production est distillée et élevée à Arthez-d’Armagnac, tandis qu’ils s’emploient depuis Paris à dépoussiérer un peu l’image de la boisson, avec au menu une communication dans l’air du temps (s’appuyant notamment sur les réseaux sociaux), un travail graphique sur le packaging et les étiquettes (l’emblème d’Armin est un sympathique et fier coq gascon) et une commercialisation efficace, puisque la marque serait déjà disponible dans 200 points de vente à travers la France, et aussi dans les inévitables bars à cocktails de la Capitale et d’ailleurs.

La proposition des 3 compères tient en effet compte des nouveaux modes de consommation en vogue : un armagnac de 10 ans pour les puristes qui l’aiment sec voire « on the rocks » (49€, 50 cl), un armagnac de 6 ans pour ceux qui le préfèrent en long drink ou en cocktail, par exemple façon tonic, old fashioned ou Moscow mule (29 €, 50 cl).

« Tout droit venu des terres de Gascogne, Armin est un Bas-Armagnac qui s’affranchit des codes et des conventions en étant résolument différent, élégant et impertinent mais dans le respect des 700 ans de tradition qui accompagnent ce jus », résume la marque.

Puisqu’on reparle d’armagnac, c’est peut-être le moment pour nos lecteurs éclairés de résoudre une petite énigme. Pour la petite histoire, en effet, les experts ès toponymie nous enseignent depuis longtemps que le nom d’Armagnac, purement occitan dans sa forme, viendrait d’Arminius, latinisation du nom de personne germanique « Hermann ».

En d’autres termes, l’Armagnac aurait été un « domaine d’Hermann », et ce bien avant d’être érigé plus tard en comté (au Xe siècle). On lit même un peu partout que l’Hermann en question serait un « compagnon du fougueux Clovis, à qui un fief a été donné en récompense de sa bravoure » après la bataille de Vouillé, qui opposa Francs et Wisigoths en 507 (on cite le BNIA, Bureau national interprofessionnel de l'armagnac). Or nos dictionnaires ne parlent guère de ce courageux bonhomme… Ils ne connaissent que le chef chérusque Hermann, qui anéantissait des légions romaines au tout début de notre ère.

Alors, cet Hermann d’Armagnac, légende ou vérité historique ? On laisse les experts plancher et trancher, s’ils savent à quelle source nos historiens ont puisé leur armagnac !

Plus d’informations sur le site internet de l’armagnac Armin

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