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Claire Abdelkader ramène la haute couture dans les Landes

C'est à Dax que cette créatrice réalise seule depuis bientôt 8 ans des costumes, robes et autres tenues sur-mesure pour des spectacles, événements, ou simplement pour le plaisir d'être bien habillé.
Claire Abdelkader dans son atelier de Dax, retouche une robe de mariée sur une femme.Photo : Claire Abdelkader.
Aujourd’hui dans les Landes, Claire Abdelkader permet à ses clients de toute la France et même au-delà, de profiter d'un savoir-faire acquis entre Paris, Lyon, Venise, Milan, le Pays de Galles, etc.

« C'était un pari », se remémore Claire Abdelkader lorsqu'on lui parle de son arrivée dans les Landes. Et c'est peu dire pour celle qui jusqu'en 2015 réalisait des tenues pour les Opéras Garnier et Bastille, et qui habillait entre autres Olivia Ruiz, Gérard Jugnot, Christian Clavier, et même Barack Obama (pour quelques cravates). « Créer mon atelier ici c'était aussi un moyen d'ouvrir mon savoir-faire à des particuliers, partager cette passion pour la couture », explique-t-elle.

Une passion qui l'habite depuis toute petite, et qui ne l'a jamais quitté. « À aucun moment je ne pensais en faire mon métier ! Mais petit à petit ça a pris de plus en plus de place dans ma vie... ». Des études orientées vers cet univers, avec une spécialisation pour la couture sur-mesure pour femmes, puis une bifurcation vers le monde du spectacle. « Après mon Bac, j'ai été fille au pair au Pays de Galles, dans une maison de décoration traditionnelle anglaise. J'ai beaucoup appris, et ça m'a conforté dans mon envie de poursuivre la couture. À mon retour, j'ai réfléchi à un domaine que je voulais explorer et celui du spectacle a été une évidence ».

C'est à Lyon, à l'ENSATT, qu'elle fait ses armes en 2000, en se spécialisant dans les costumes pour les spectacles et le cinéma. Des expériences dans de grandes maisons de couture à Venise et Milan, puis c'est à Paris que cette bretonne d'origine s'installe, jusqu'en 2015 donc, et son départ pour les Landes. « Aujourd’hui, les Landais sont parfois surpris de savoir qu'un atelier comme le mien existe près de chez eux ! C'est quelque chose d'assez rare ici, c'est aussi une occasion pour leur faire découvrir cet univers ».

Photo : Claire Abdelkader.

Dans son atelier donc, Claire Abdelkader reçoit, sur rendez-vous, des curieux désireux d'en apprendre un peu plus sur la couture et sur le travail de la créatrice. Un travail minutieux qui a tout d'un atelier de haute couture parisien. « Pour la réalisation d'une pièce, il y a plusieurs rendez-vous. D'abord, avec le ou la cliente, nous échangeons sur ses envies. C'est l'une des parties que je préfère, puisque avec les matières, les détails, la coupe, on peut transmettre des choses. Et chaque tenue est unique, entièrement adaptée à une seule personne. C'est une forme d'art, j'aime beaucoup ça. Ça permet de révéler la beauté de chacun, à un moment précis, souvent important. Je trouve ça beau, et je suis passionnée par le beau ».

Suite à cette discussion, une première ébauche est imaginée. « J'aime dessiner, réaliser un croquis de la tenue pour avoir une idée du résultat ». Grâce à cette ébauche, la créatrice réalise un prototype en toile afin de visualiser la tenue sur le client. Puis, après d'éventuelles retouches, elle s'attaque à la réalisation de la véritable tenue, avant un dernier essayage pour s'assurer que tout est bon. « Il faut compter au moins un mois pour un costume, sachant que j'ai plusieurs projets en simultané », explique-t-elle.

Des tenues qui, encore aujourd’hui, peuvent être destinées pour des spectacles, mais de façon plus générale pour des mariages, des soirées, des événements importants, etc. La créatrice habille toujours quelques célébrités, chanteurs, et autres personnalités publiques et politiques. « Et je ne m'en lasse pas ! C'est un moyen de transmettre et de faire valoir un savoir-faire unique à la France. On ne se rend pas compte, mais le monde entier nous l'envie ! ».

Et qui sait, peut-être que d'ici quelque temps Claire Abdelkader transmettra directement son savoir-faire à de jeunes amoureux du beau, comme elle, pour permettre à cet art de perdurer, et pas qu'à Paris, mais aussi dans les Landes...

Timothé Linard

La « haute couture », une appellation protégée...

De la même façon que le champagne ou que le jambon de Bayonne, la haute couture est une appellation protégée. Alors ici on ne parle ni d'AOP, ni d'AOC, mais d'une Appellation Juridiquement Protégée, et ce depuis 1945. Ainsi, pour qu'une maison soit considérée comme faisant de la haute couture, elle doit répondre à plusieurs critères très précis, dont un travail réalisé entièrement à la main dans ses propres ateliers, la participation à deux défilés de haute couture par an avec au moins 25 passages sur le podium, un certain nombre d'employés, etc. D'ailleurs, le statut de haute couture n'existe qu'à Paris. Au-delà de la capitale, on parle alors uniquement de « couture ».

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