Les élections sénatoriales de dimanche se préparent dans le plus parfait anonymat. Il faut dire que seuls les principaux élus de chaque département sont appelés à voter (suffrage universel indirect) et que seule la moitié des 348 sièges est renouvelable. Ainsi, dans la région, le scrutin sera limité au Gers, à la Gironde et à la Haute-Garonne.
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Pourtant l’enjeu est d’importance puisque la chambre haute du Parlement pourrait rebasculer à droite, 3 ans après la victoire historique de la gauche. Avec 170 fauteuils, cette dernière ne détient la majorité que de 6 voix : insuffisant pour résister aux retombées de la vague bleue des dernières Municipales. En effet, 95% des grands électeurs sénatoriaux sont des conseillers municipaux ou des délégués.
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Insuffisant aussi pour surmonter l’impopularité de l’exécutif et les remous liés à la réforme territoriale (fusion des Régions et suppression des Départements).
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Si la droite l’emporte dimanche soir, ce sera une complication supplémentaire dont se seraient bien passés le président de la République et le premier ministre. Si, en cas de désaccord entre les deux chambres, c’est l’Assemblée nationale qui tranche, le Palais du Luxembourg peut mener la vie dure au gouvernement en contestant les principaux textes, comme le budget ou la réforme territoriale.
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De plus, la gauche risque de perdre ainsi la majorité au Congrès (réunissant les 2 chambres) et donc toute possibilité de modifier des articles de la Constitution.
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La bataille pour la présidence du Sénat sera à suivre de près (élection mercredi prochain). Trois candidats UMP sont en lice (primaire mardi) : l’ancien président Gérard Larcher, Philippe Marini et l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, d’origine centriste. Nathalie Goulet sera la candidate de l’UDI, tandis que la gauche devrait présenter Didier Guillaume.
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Le poste est particulièrement convoité parce que le président de la Haute Assemblée est le deuxième personnage de la République. Mais aussi parce qu’il assure l'intérim en cas d'empêchement du chef de l'État, de décès ou de démission ; parce qu’il dispose d'un important pouvoir de nominations (il désigne 3 des 9 membres du Conseil constitutionnel et 1 du Conseil supérieur de la magistrature) ; parce que le chef de l'État doit obligatoirement le consulter avant toute dissolution de l'Assemblée nationale.
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Dans le contexte actuel, cette élection prend donc une dimension toute particulière.
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