« Nous changeons de dimension. Jusqu’ici, nous produisions environ 3.000 bouteilles de Cadets de Burosse, un vin de garage. En reprenant les 35 hectares de vigne destinés à la coopérative, nous envisageons cette année, outre la vente en vrac, 40.000 bouteilles de nos vins en Côte-de-Gascogne : rouge, blanc sec ou moelleux, et rosé » souligne Rémi, créateur de la Cadette de Burosse, première bière paysanne bio 100% gersoise, en 2017.
Mais les deux frères vont plus loin, en plantant au côté de leur tannat, manseng noir, cabernet sauvignon, petit courbu, etc., des cépages soigneusement sélectionnés pour leur résistance aux maladies, qui se passent donc plus facilement de traitement.
« Nous avons établi une liste de ceux qui pouvaient s’adapter le mieux au terroir. Ils sont moins connus, comme l’artaban ou le floréal ; cet été, nous allons planter du souvignier gris. Nous essayerons aussi des cépages étrangers – pour l’instant nous avons du marselan – de manière à anticiper les effets du changement climatique sur nos raisins ».
Nouveau départ, nouveau design : pour se démarquer de l’image traditionnelle des mousquetaires, les fiers moutons à l’allure des soldats du roi (qu’ils avaient choisis en clin d’œil à leur patronyme) ont disparu des étiquettes et emballages, pour laisser place à une chèvre joyeuse au milieu de grappes de raisin pour le vin, ou de houblon pour la bière.
Juste au-dessous, on peut lire : « Burosse, The bold Gascony » (la Gascogne audacieuse). « Une légende raconte qu’une chèvre d’or serait cachée parmi les collines de Dému. C’est une façon de marquer notre fort ancrage dans ce terroir » sourit Rémi.
Sous l’immense chai de 600 m² flambant neuf, financé en partie par la Région et Agrimer, vingt cuves de 75 à 280 hectolitres sont soigneusement alignées. Ici aussi, les frères Mouton privilégient le local : la construction du bâtiment a été confiée à une entreprise vicoise, les fûts arrivent tout droit de Plaisance, le matériel de vinification de Nogaro…
Les projets vont bon train, et Rémi ne perd pas de vue l’idée d’installer un bâtiment annexe qui permettrait d’accueillir du public, pour des soirées et des dégustations en toute convivialité. Fin mars, 500 mètres de haies seront plantés côté sud, en prévision des grosses chaleurs qui apparaîtront dans les prochaines décennies, de façon à offrir un peu d’ombrage à la vigne.
Charmes, merisiers, châtaigniers et chênes participeront par la même occasion au développement de la biodiversité. L’opération est appelée à être renouvelée tous les deux ans.
Mais aujourd’hui, l’heure est à « l’embouteillage », et toute la famille est mobilisée dans un joyeux cliquetis de bouteilles qui regagnent les cartons selon la couleur du vin qu’elles contiennent : chèvre rouge, rose ou jaune.
Bientôt, ces bouteilles partiront à l’assaut d’autres régions, et traverseront peut-être même les frontières de l’Hexagone. Car c’est bien connu, la chance sourit aux audacieux ! A commencer par les Vignerons brasseurs de Burosse
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