Saint-Sébastien, capitale européenne de la culture, c’est pour très bientôt. Peut-être trop tôt pour ses dirigeants et les institutions, qui ont perdu ces derniers mois un temps précieux entre guéguerres picrocholines, luttes d’influence et manque de vision.
Heureusement, il semble que le tir ait été redressé avec l’arrivée d’un nouveau patron. Il était plus que temps, car l’inauguration, c’est le 20 janvier !
Ce qu’il faut savoir…
Après l’avoir emporté face à ses concurrentes, la capitale du Guipúzcoa a perdu du temps, beaucoup de temps pour finaliser son projet. La faute à l’inertie de l’ancienne équipe municipale, gérée par Juan Karlos Izagirre, qui fut dénoncée par notre confrère El Diario Vasco et de l’absence d’un « homme à poigne » pour mener à bien le projet.
Finalement, il a été trouvé en la personne de Pablo Berastegui, un Pampelonnais de 47 ans, producteur culturel et ancien coordinateur de Matadero Madrid, qui l’a emporté devant 42 concurrents. À lui de redéfinir et de faire aboutir le mastodonte culturel qui avait permis à Donosti de l’emporter en juin 2011.
Car les turbulences furent nombreuses : démission de Itziar Nogueras, sa directrice générale, reprochant aux institutions de ne pas lui avoir accordé leur confiance et d’ingérence dans son travail. Destitution aussi de la responsable culturelle, Guadalupe Echeverria, procès de deux villes rivales, Cordoue et Saragosse, accusant la ville d’avoir gagné uniquement pour des raisons politiques…
À tel point que l’Union européenne se fendit d’un rappel à l’ordre en avril dernier, rappelant que 75% du programme n’était toujours pas finalisé. Il était temps de mettre de l’ordre.
Quoique sa vision, telle qu’il l’a dévoilée à nos confrères de Sud-Ouest, laisse un peu perplexe. Que vient donc faire dans la culture, même au sens large, cette volonté de bâtir le projet sur le concept de la paix ? Un louable projet, mais hors sujet.
Avec des théâtres participatifs, où le spectateur assistera « à des scènes de conflits non résolues… Les acteurs interpellent le public pour qu’il invente la fin de la pièce. » Ou encore : « Le thème s’articule autour du concept de Vivre ensemble » Des thématiques à la mode, bien cuistres, bien plus à leur place dans des Universités d’été de partis politiques ou dans des MJC que dans une ville choisie pour célébrer la culture dans toute sa plénitude.
Il reste à Donosti quatre mois pour nous surprendre et réussir son pari. Et encore davantage : nous séduire, nous donner envie, parce que le fait d’avoir été choisie a tout de même été une sacrée bonne surprise, en même temps qu’une très belle idée.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire