C’est une vraie question de fond : comment font nos grands amis américains pour s’être passés jusqu’à présent du Jambon de Bayonne ? A croire que ceux de dinde, le Taylor Ham ou le Tasso et autres salopetées du même métal pourraient être dotés d’un goût autant exquis !
Tout cela devrait d’ici peu appartenir au passé, puisque l’agrément permettant notre fierté locale et nationale vient d’être accordé par les autorités américaines.
Ce qu’il faut savoir…
On se souvient de la rocambolesque visite de Guillaume Garot, alors notre ministre délégué à l’Agroalimentaire qui avait décidé l’année dernière d’apporter dans sa valise deux jambons de Bayonne de dix kilos, destinés à être dégustés au festival Taste of France.
Pour cause de retoquage à l’aéroport JFK, notre dignitaire, aidé par le consul, avait dû mettre la main au portefeuille et payer une taxe de 150 dollars, ainsi qu’une amende de 565 dollars pour cause de « permis d’importation incomplet ».
Car chez l’Oncle Sam, on ne rigole pas avec la cochonnaille franchouillarde depuis le 24 février 2004, date de l’embargo frappant les plus savoureux de nos produits nationaux. Donc zéro vente cochonne à Manhattan, tandis que nos voisins italiens inondaient le Bronx et autres lieux de leur jambon de Parme, qui est comme chacun le sait, beaucoup moins bon que le nôtre de chez nous, qu’il est français, cocorico !
Mais ça, c’était avant. Car les Yankees viennent de lever l’embargo soi-disant sanitaire, permettant à notre Jambon de pénétrer sur le territoire américain, ce qui sera effectif dès le printemps 2015. La production destinée à ce marché tout neuf a déjà commencé à l’abattoir de FIPSO Industries de Lahontan, où l’on passe de vie à trépas chaque semaine 10.000 porcs. Si tout fonctionne sans heurts, Delpeyrat exportera outre-Atlantique 50.000 jambons par an, alors que le concurrent de Parme en écoule 500.000.
Et puis, pour le fun, une anecdote : malgré ce que nous venons de raconter, il est parfaitement possible de trouver du jambon de Bayonne aux Etats-Unis. C’est même Arianne Daguin, via sa société D’Artagnan, qui le commercialise. A quel titre ? Tout simplement parce qu’elle possède des locaux dans la commune de Bayonne, dans le New Jersey… Juré, promis, elle arrêtera de le vendre sous cette appellation dès que le vrai Bayonne aura le droit de se poser sur le sol américain. Mais chapeau pour la filouterie !
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire