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L'IA générative : un nouvel atout pour les entreprises

L’arrivée de ce tsunami technologique bouleverse irrémédiablement le travail des chefs d’entreprise. Pour le meilleur ou pour le pire ? Explications avec Pays Basque Digital...
Une photo illustrant l'utilisation de l'intelligence artificielle.Freepik
L'intelligence artificielle (IA) générative est une technologie en plein essor qui permet de créer de nouveaux contenus, comme des textes, des images et des vidéos, en s’inspirant de données existantes.

Celle-ci peut être utilisée dans de nombreux domaines d'activité, tels que le marketing, le service client, la vente, l’administration, la logistique, la recherche et le développement, les ressources humaines, le SIO, la (cyber)sécurité… De manière plus générale, l'IA générative peut faire gagner du temps et de l'argent aux entreprises et ce grâce à l'automatisation des tâches répétitives permet aux employés de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.

« Les entreprises utilisant l’intelligence artificielle constatent jusqu’à 43 % de gain de productivité, et, pour les développeurs web, on parle d’un gain de temps de 300 % », assure Manuel Llop, fondateur et gérant de la société Matsiya, formateur en acculturation sur la question de l’intelligence artificielle et membre actif du bureau de l’association Pays Basque Digital.

Pour sensibiliser le plus grand nombre à cette thématique, Manuel Llop anime des conférences un peu partout sur le territoire. L’une d’entre-elles, organisée par le cluster Pays Basque Digital, s’est tenue le 12 décembre dernier au Connecteur de Biarritz, en présence notamment de Baraa Mohamad, docteure en informatique, consultante et formatrice en IA à Jeolis Solution, le pôle R&D de la société Lojelis, tout nouvel adhérent de l’association basque dédiée au numérique.

Selon eux, les dirigeants ont tout intérêt à se former pour utiliser ces nouveaux outils. « À terme, l’intelligence artificielle représente une transition nécessaire pour les entrepreneurs. Le danger, c’est de ne pas former ses équipes et de prendre un outil gratuit, qui a plus de risque de fuite de données. Au final, cela représente un coût rapidement amorti par rapport au gain de productivité », souligne Manuel Llop.

En effet, si l’IA générative ouvre un large champ des possibles en termes d’optimisation des tâches et entraîne déjà une transformation des modèles, il est nécessaire de savoir l’exploiter à bon escient. Il est donc important que les managers soient accompagnés pour savoir où engager de l’IA et quelles compétences complémentaires aller chercher pour optimiser réellement son service.

« L’arrivée de ces nouvelles solutions, comme ChatGPT change complètement la donne dans les entreprises : pour 20 euros par mois, ils ont un assistant complet et très efficace. Mais le salarié est la base de tout, c’est-à-dire que l’IA amplifie seulement son travail, bon comme mauvais. C’est pour cela qu’il est nécessaire de se former pour bien définir ce qu’on veut demander à l’IA, mais aussi pour pouvoir se remettre en question et toujours vérifier le résultat. Dans la majorité des cas, si la réponse donnée ne vous convient pas, c’est parce que la question n’est pas assez cadrée », ajoute-t-il.

L’IA peut-elle remplacer l’humain ?

L'IA générative est capable d'automatiser un certain nombre de tâches répétitives et manuelles, ce qui pourrait entraîner la suppression de certains emplois dans des domaines tels que la saisie de données, la traduction et le service client. « Comme toutes les innovations, certains métiers, comme les traducteurs, sont susceptibles de disparaître. Mais d’autres salariés vont pouvoir se concentrer sur ces tâches beaucoup plus valorisantes et importantes pour l’entreprise, et monter en compétence ».

Il est important de prendre conscience que l'IA générative ne peut pas remplacer complètement les travailleurs humains. En effet, elle n’a pas réellement de capacité de réflexion critique, elle manque de la créativité et de l'intelligence sociale nécessaires pour effectuer des tâches complexes.

« De plus, l’intelligence artificielle se nourrit de la créativité des utilisateurs. Mais, si on arrête d’être créatif et qu’on l’utilise comme une béquille, l’IA va finir par se reproduire elle-même et c’est néfaste. Selon moi, l’IA permet de devenir encore plus créatif. Elle peut nous apporter des idées qu’on n’avait pas eues avant, de voir les choses différemment », argumente Baraa Mohamad.

Pour Manuel Llop, les dirigeants n'ont pas encore mesuré la valeur que pouvait apporter l'IA générative à leur entreprise. Les employés, quant à eux, craignent souvent pour leurs emplois, mais c'est par méconnaissance. « À chaque session de formation, la majorité des participants arrive avec un manque de confiance ou une méfiance. Mais une fois qu’on explique le fonctionnement, ils s’aperçoivent que ce n’est finalement qu’un outil ».

« Une régulation nécessaire »

L’intelligence artificielle se perfectionne en permanence. Les IA génératives ne se contentent plus de classer les données fournies et de prédire des données statistiquement probables. Elles sont désormais capables de générer des images, des vidéos, voire de la musique, en reproduisant la capacité cognitive humaine de manière globale et polyvalente. C’est une aubaine pour les entreprises, mais également une source de questionnement sur le plan éthique, technique et socioéconomique.

« Une régulation est nécessaire, car définir un cadre apporte de la sécurité. Mais, l’intelligence artificielle ne doit pas être bridée », nuance le formateur. Tout comme les États-Unis et la Chine, l’Union européenne est en train d’établir une réglementation de l’intelligence artificielle, à travers l’IA Act. L’objectif est de garantir la sécurité et le droit des utilisateurs, tout en permettant le développement des différents outils.

Concernant la question de l’éthique, une récente étude de l'UNESCO révèle que les grands modèles de langage (LLM) ont une propension inquiétante à produire des stéréotypes de genre, par exemple des clichés racistes ou parfois des contenus homophobes.

« Les questions de sécurité et de confidentialité des données sont un autre frein pour les entrepreneurs. L’IA se développe à une vitesse incroyable, d’où l’intérêt croissant pour la question de l’éthique. Comme l’IA utilise les données déjà existantes, elle peut générer sans s’en rendre compte des contenus discriminatoires, sexistes ou racistes. D’où l’utilité de vérifier le résultat », assure Baraa Mohamad.

Avec le dispositif d’Action régionale de formation pour les salariés du numérique (ARFSN), Pays Basque Digital peut accompagner les entreprises rattachées à l’OPCO ATALAS, avec des formations sur le thème de l’IA générative. Pour toute demande d’informations, n’hésitez pas à contacter le cluster par mail.

Noémie Besnard

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