Au début, il y eut Cri-cri. Pas celui d’amour dans « Hélène et les garçons » mais un petit bimoteur de voltige tout électrique, développé par EADS, qui fut présenté au salon du Bourget en 2011.
Après, on est passé au projet E-Fan, constituant l’axe central du plan « Avion électrique et nouvelle génération d’aéronef », dont la production devait commencer d’ici quelques mois à Pau. Mais manifestement, il prend un peu de retard à l’allumage…
Ce qu’il faut savoir…
Il a tout pour séduire, ce fameux projet : deux places, 110 km/h au décollage, avec une vitesse de croisière de 160 km/h, pour 6,7 mètres de long et 9,5 d’envergure, déployant une masse maximale de 550 kilos au décollage. Avec une autonomie d’une heure grâce aux piles, à laquelle s’ajoutent quinze minutes de réserve. Le coût de sa consommation d’électricité est estimé à deux euros par heure de vol, l’objectif étant d’opérer cinq vols par jour.
L’E-Fan constitue en fait la première génération du développement des avions électriques. Le constructeur a notamment en tête la construction d’un avion de 90 places hybride pour les liaisons régionales. Cet appareil sera capable de décoller et d’atterrir en mode 100% électrique. Il aura aussi l’avantage de pouvoir augmenter les rotations et de réduire considérablement les nuisances sonores.
Il restera à améliorer les performances des batteries et de réduire leur taille, ce qui pourrait être un nouveau défi à relever dans la région.
On se doute donc de l’importance de mener à bien les recherches sur l’E-Fan. Oui, mais… Alors qu’il a été décidé de le construire dans une usine à édifier près de l’aéroport de Pau-Uzein, à partir de la mi-2016, pour un investissement de 20 millions d’euros, voilà que le dossier n’a pas encore obtenu le feu vert définitif.
D’abord, ne parlons plus de délais, ou plutôt parlons de 2017 pour commencer à aménager le terrain. Ensuite, l’homme qui soutenait le projet, Jean Botti, le directeur général à la technologie et à l’innovation, vient de partir pour d’autres cieux, ce qui permet à l’entreprise de remettre à plat le plan avec redéfinition du périmètre et tout le toutim.
Faut-il se désespérer ? Certes pas. La filière électrique est considérée comme l’avenir de l’aérien. Pour Airbus, c’est une grande aventure de dimension mondiale qui commence avec cet avion qui servira de « pilote » pour expérimenter de nouvelles technologies conduisant à l’avion propre.
Donc l’E-Fan se fera, et il se fera à Pau. Il suffit d’être un peu plus patient que prévu. Il faut savoir que c’est la société Voltair, filiale d’Airbus Group, qui pilote cet avion du futur. Et qu’il s’inscrit dans les grands projets de la « Nouvelle France industrielle » sous l’agrément du gouvernement. L’investissement annoncé par Airbus, sur les 3 années à venir, est de 50 millions d’euros, dont 20 millions pour cette future usine de Pau.
Daher-Socata, basé à Toulouse et à Tarbes, a été choisi pour mener le développement et la certification de l’E-Fan 2.0. Le groupe est ainsi chargé de réaliser l’ensemble du développement de l’avion, avec sa motorisation électrique et ses batteries, ainsi que les essais en vol et la certification de l’avion auprès de l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne.
Il sera également chargé de définir avec la Direction Générale de l’Aviation Civile française les règles opérationnelles applicables à cet avion de formation initiale.
En dehors de la centaine d’emplois que cette usine devrait générer à terme (une quinzaine rapidement), c’est aussi une très bonne nouvelle pour l’image du Béarn et du bassin de l’Adour
L’aéroport de Pau avait plusieurs atouts pour attirer ce site d’assemblage. D’abord parce qu’il propose un site bien protégé du vent, et c’est déjà ce qui avait fait la réputation de Pau pour les débuts de l’aviation. Le deuxième atout est la disponibilité de la piste pour réaliser les essais de l’E-Fan 2.0.
L’usine (1500 m2) va être installée sur un terrain de 17.000 m2 en bordure de l’aéroport. Il est prévu la construction d’une dizaine d’avions la première année, puis 80 par an.
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