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Euralis veut progresser vers un nouveau modèle

Le groupe coopératif de Lescar, porté par le pôle semences, poursuit sa transformation et vise une croissance rentable et prenant en compte les enjeux sociétaux…
EURALIS
Le groupe coopératif de Lescar vient de présenter ses résultats pour l’exercice 2018-2019, clos en août dernier. Il a annoncé un chiffre d’affaires global en recul, mais en croissance sur les activités stratégiques.

Au-delà des chiffres, l’enjeu est de résister en se transformant et de préparer l’avenir, en ces temps de changement de paradigme agro-économique.

« L’environnement agricole et agroalimentaire est en plein bouleversement. La situation économique est difficile, les attentes sociétales nombreuses et parfois contradictoires, la réglementation foisonnante. Notre coopérative doit accompagner ces mutations profondes. Pour cela, nous poursuivons notre transformation. Nous faisons des choix forts qui engagent durablement Euralis », a ainsi résumé le président Christian Pèes, en marge de l’annonce de ces résultats.

Avec tout de même des signaux fort encourageants : le chiffre d’affaires est en croissance de 2,3% sur les activités jugées stratégiques par le groupe coopératif, dont le recentrage autour de ses activités les plus rentables et le travail sur la maîtrise des frais fixes commencent donc à payer. Comme plusieurs de ses consœurs, la coopérative a été portée par son pôle semences, qui aurait progressé de 8,4% grâce à leur « performance génétique » et à l’export, en particulier en Europe de l’Est.

Un pôle alimentaire en mutation…

L’international pèse déjà 78% du chiffre d’affaires de ce pôle dynamique, 3ème des 4 pôles contributeurs aux revenus d’Euralis. Ce pôle semences annonçait le mois dernier le lancement de la construction d’une nouvelle usine russe. Désormais, 4 millions d’hectares seraient semés chaque année avec des variétés de maïs, tournesol, colza, soja et sorgho d’Euralis, qui travaille à l’obtention de variétés plus résistantes, moins consommatrices en eau, aux teneurs en protéines optimisées, et surtout nécessitant un emploi plus limité de produits phytosanitaires.

Le groupe coopératif, dans son ensemble, est également bien positionné à l’international (28% du chiffre d’affaires dans 13 pays). Malgré les difficultés du pôle agricole, liées aux cours des céréales et à la morosité des marchés des agrofournitures et du vin de Bordeaux, 60% de la récolte de maïs partiraient ainsi à l’export. La coopérative continue d’accompagner ses agriculteurs dans les démarches HVE et SAI de responsabilité sociale et environnementale.

Comme les autres coopératives, Euralis se concentre aussi sur la mutation de son pôle alimentaire, rebaptisé « Ateliers Culinaires », et de ses 5 marques. Il s’agit encore une fois de s’adapter aux nouvelles exigences des consommateurs, qui « privilégient de plus en plus les circuits courts et sont très attentifs au contenu de leur assiette », de même qu’ils « demandent plus de traçabilité et apprécient les produits du terroir, sains et savoureux ».

L’année aura donc été marquée par plusieurs lancements en phase avec ces exigences, à commencer par celui d’une filière Label Rouge pour le canard Maison Montfort, mise en place avec 30 producteurs d’ici. La marque a aussi lancé son « Tendre Magret » (produit de l’année 2019) et son saucisson de canard, tandis que Qualité Traiteur propose maintenant un cake tranché.

Enfin, l’essor à l’international vaut aussi pour ce pôle : la marque Rougié s’exporterait plutôt bien en Asie, avec des ventes en progression de 12%.

La Table des Producteurs en vedette…

La distribution n’est pas en reste et témoigne de la volonté de transformation d’Euralis. Le groupe a ouvert fin mars son premier magasin-restaurant-boucherie de 600 m2, « La Table des Producteurs », à Sainte-Eulalie (33). Le concept existait déjà dans une trentaine de magasins Point Vert dotés de rayons dédiés, dans une logique de circuit court, où sont vendues les productions de plus de 530 agriculteurs, viticulteurs, éleveurs et maraîchers.

Évidemment, la transformation d’un acteur comme Euralis passe aussi par le bio et l’accompagnement des exploitations dans leur conversion. La coopérative compte aujourd’hui 265 coopérateurs en bio, contre 230 sur l’exercice précédent. Le pôle semences vise une augmentation de 50% de ses surfaces en bio : il serait déjà leader en France pour les variétés de tournesol et de soja, avec des parts de marché supérieures à 60%.

La Table des Producteurs

La transformation se poursuit donc à de nombreux niveaux chez Euralis. La coopérative aux 12.000 agriculteurs et aux 5.000 salariés aura encore investi 29 millions d’euros en R&D sur l’exercice. Ces résultats et la nouvelle gouvernance seront approuvés le 7 février prochain lors de l’AG d’Euralis, prochaine échéance du groupe de Lescar.

Plus d’informations sur euralis.fr

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