« Il incarne le parfait gentleman à la bonne franquette » disait de Denis Lalanne (ci-contre à droite de Jean Gachassin), son frère, Antoine Blondin. L’aîné ayant tiré sa révérence depuis 25 ans déjà, c’est le benjamin de la fratrie Jean Cormier qui a pris les choses en main pour que la fête soit belle à l’occasion du quatre vingt dixième poisson d’avril de l’ami journaliste.
Ce qu’il faut savoir…
Denis Lalanne est né le 1er avril 1926 à Pau. Durant la guerre, il déménage à Tarbes avec sa maman. C’est là qu’il fait ses classes de journaliste dans un quotidien local bien pensant, passant des chiens écrasés aux matchs de rugby, mais ne voulant pas passer de l’état de localier à celui « d’homme arrivé » en pays bigourdan.
En 1953 il fait ses valises pour Paris et entre au Figaro. Puis dés 1954, il est engagé par L’Equipe, en même temps que l’auteur de « Un singe en hiver ».
C’est à partir de là qu’il vit avec « trois balles dans la peau » : celles de golf, de tennis et une autre ovale. En 60 ans de métier, Denis Lalanne a sillonné le monde pour nous relater les exploits sportifs. D’Augusta à Saint Andrews, de Wimbledon à Roland Garros, mais surtout à Twickenham, Wellington, Dublin, Johannesburg, Edinburgh et, bien entendu, à la Croix du Prince, Aguilera, Jean Dauger, Sapiac ou Mayol… sa plume a fait merveille.
En 1958 il fut le seul journaliste français à suivre la victorieuse tournée des Bleus en Afrique du Sud, dont il tira le livre « Le grand combat du XV de France », et « La mêlée fantastique » pour la match retour en 1960. Son amitié et son admiration pour les frères Boniface lui inspirèrent « Le temps des Boni ». Côté golf, il a conté dans le roman « Un long dimanche à la campagne » les affres des qualifications sur le circuit européen. Sa plume d’un style familier et savant a su ouvrir le genre littéraire au monde du sport.
Comme chacun le sait le rugby a 3 mi-temps, comme le golf a 19 trous, et c’est dans « Rue du Bac » que Denis Lalanne raconte ses grands moments de partages fraternels avec Antoine Blondin et Albert Vidalie, Kléber Haedens, Roger Bastide, Pierre Chany, Jean Cormier et beaucoup d’autres amoureux de la vie, de la plume et du sport.
Denis Lalanne a signé une quinzaine d’autres ouvrages, dont « La peau des Springboks », « Salut aux années Blondin », « La guerre à l’envers ». Mais, il trouve quand même le temps de continuer à assurer une chronique dans Midi Olympique. Prix Henri-Desgrange, Prix Antoine-Blondin, Prix Georges-Brassens… le Béarnais a accumulé les distinctions, sacrément méritées.
C’est pour tout cela qu’en ce 1er avril ensoleillé sur les bords du lac de Brindos au Pays basque plus d'une centaine de personnalités du sport et des médias ont répondu à la convocation de Jean Cormier et du grand Walter Spanghero pour célébrer les 90 printemps de cette plume toujours jeune.
Il y avait évidemment le maître des lieux, Serge Blanco. A ses côtés, Yannick Noah pour la balle jaune, Jean Garaïalde pour le golf, Henri Garcia, le vieux complice de L’Equipe, Henri Nayrou, de la bible jaune, Philippe Guillard et au moins une quinzaine de capitaines du XV de France, avec le président de la FFR Pierre Camou : Lucien Mias, le capitaine de la tournée de 1958, André Boniface, François Moncla, Benoit Dauga, Aldo Gruarin, André Herrero, Pierre Albaladejo, Jean Pierre Rives, Jo Maso, François Sangali, Laurent Pardo, Pierre Berbizier, Christian Darrouy, Jean Michel Aguirre, Jean Pierre Bastiat et beaucoup d’autres légendes de ces sports si bien relayés par le talent de Denis Lalanne.
Cet homme d’amitié et de partage ne pouvait célébrer seul ses 90 ans et pour l’aider ses jumeaux François Moncla, 84 ans et Pascal Ondarts, 60 printemps, l’accompagnaient pour sabrer le champagne. « Et que la fête continue » s’est exclamé Lucien Mias.
A cet instant, pas de nostalgie, mais beaucoup de souvenirs et une interrogation, est-ce que dans soixante ans une centaine de sportifs se réuniront pour fêter un journaliste écrivain aujourd’hui trentenaire ?
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