Edito

Alors que les députés entonnaient, tous ensemble, main dans la main, une vibrante Marseillaise, les premiers sondages politiques commençaient à tomber avec, bien entendu, dans tous leurs esprits la perspective des élections départementales qui arrivent au galop.

C’est ainsi. Les joutes politiques, même si elles sont encore discrètement affichées, ont repris leurs droits.

Dans seulement deux mois, on élira les conseillers départementaux qui dirigeront ces assemblées puissantes qui devaient être supprimées et qui ne le seront pas. L’enjeu est d’importance, car la gauche pourrait perdre la majorité dans de nombreux départements avec l’effet de yo-yo classique. Ici, sur le bassin Adour-Gascogne, une double surprise historique pourrait chambouler le paysage politique avec la basculement possible à droite des Landes et du Gers.

Alors, tous les politiques attendent avec impatience la sortie des premiers sondages après cette période d’attaques terroristes et les manifestations géantes dans tout le pays. La donne sera t-elle changée ?

Le baromètre TNS-Sofres pour le Figaro Magazine donne une première indication, à confirmer ou à infirmer par les prochaines enquêtes d’opinion. Résultat : l’exécutif mais aussi la droite enregistrent une hausse.

Ainsi, la cote du président de la République grimpe de 5 points avec 20% de Français qui lui font confiance (contre 77%, -6, qui ne lui font pas confiance). Cela reste faible, mais c’est un signe positif après une longue période de chute. La très forte exposition médiatique a surtout profité au premier ministre : 41% lui font confiance (+7), tandis que 54% ne lui font pas confiance (-7).

Alain Juppé est toujours en tête du baromètre des cotes d’avenir des autres personnalités politiques avec 41% (-1). Il est désormais suivi par Nicolas Sarkozy (35%, +4) et François Fillon (32%, +8) qui enregistrent tous les deux une progression sensible. C’est toutefois le ministre de l’Intérieur qui fait le bond le plus spectaculaire en décrochant la 10e place (25%, +12).

Derrière le trio de l’UMP, on trouve 4 femmes au coude à coude : Christine Lagarde (31%, +1), Martine Aubry (30%, -2), Ségolène Royal (30%, -2) et Marine Le Pen (29%, +1). François Bayrou pointe désormais en 8e position (28%, -2) juste devant une autre femme, Rama Yade (27%, +3).

Dans les semaines qui viennent, tout dépendra de la manière dont la classe politique saura répondre aux attentes des Français encore sous le choc du risque terroriste, et qui retrouveront aussi le stress de la « crise » économique et de la montée du chômage.