Il s’appelle Mayage, comme en clin d’œil à Maya, la petite abeille star des écrans de télévision à la fin des années 70, et au maillage territorial arboré qu’il représente. Ce projet a vu le jour grâce à la demande de collectivités, d’agriculteurs et d’apiculteurs, formulée auprès de l’Association Français d’Agroforesterie basée à Auch.
« Il vise à rassembler des acteurs qui ont plutôt tendance à s’opposer, ou à travailler de manière déconnectée, alors qu’agriculture et apiculture ont un peu les mêmes critères de réussite et les mêmes défis face à l’avenir. Il s’agit de reconstruire par une approche collective de la gestion des territoires, une agriculture qui soit à la fois productive et protectrice » souligne Fabien Balaguer.
On sait déjà l’importance de nos insectes pollinisateurs sur le maintien de la biodiversité. Mais ce que l’on ignore, c’est qu’il existe en France- en plus des abeilles “élevées”-, près de 900 espèces sauvages, dont le rôle dans la reproduction des plantes est essentiel.
De la gestion des sols au réaménagement paysager
« On peut tout à fait concevoir aujourd’hui des modèles en agro-écologie et agroforesterie très productifs, voire intensifs, à travers une utilisation intelligente des ressources naturelles de façon que tout soit rentable. Le travail porte sur tout le système agricole, de la gestion des sols, couvertures végétales, etc., au réaménagement paysager autour de sol avec des arbres, des haies champêtres diversifiées avec un mélange d’essences qui vont fournir aux pollinisateurs une ressource alimentaire en continu pendant au moins les trois saisons, du printemps à l’automne, en plus de l’habitat ».
Mayage propose donc un système d’accompagnement technique sur le terrain avec les agriculteurs volontaires de l’Association Française d’Agroforesterie, ainsi qu’un axe de sensibilisation des agents de collectivités chargés d’entretenir les espaces verts ou les bords de route, et du grand public.
Ce secteur pilote sera un cas type sur un territoire de concertation-collaboration vers un changement de pratiques agricoles
« Nous recherchons des agriculteurs ou apiculteurs motivés, qui ont mûri leur réflexion et ont envie de passer à l’action. Ils seront également porteurs d’exemple et ouvriront leur ferme pour des actions pédagogiques. Le secteur de la communauté de communes Astarac-Arros a été la première à concrétiser un partenariat avec nous, mais d’autres aux alentours sont aussi très intéressées, comme celle d’Adour-Madiran. Ce secteur pilote sera un cas type sur un territoire de concertation-collaboration vers un changement de pratiques agricoles, que nous souhaitons essaimer dans d’autres régions de France ».
Les diagnostics ont déjà commencé sur une dizaine de fermes gersoises volontaires, et les accompagnements techniques se mettent en place. Mais tous les agriculteurs et apiculteurs qui souhaitent rejoindre ce projet d’ambition nationale sont bien sûr invités à se manifester.
Marielle Fourcade
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