Si vous avez déjà pratiqué le surf et que vous n'avez pas la morphologie d'un top-modèle, vous devez probablement connaître les difficultés à enfiler ou retirer une combinaison. Et c'est précisément l'une des raisons pour laquelle Damien Colsy et Julie Landart ont créé Mellow Sea.
Outre les combinaisons, estampillées Anfibi, les deux compères n'en sont pas restés là puisqu'ils ont aussi créé des équipements complémentaires en upcycling, fabriqués avec des produits récupérés comme des serviettes de bain. Et pour prolonger l'expérience, ils comptent bien avancer dans leurs recherches pour plus sécuriser leurs combinaisons.
Damien Colsy, co-fondateur de Mellow Sea avec Julie Landart, nous explique tout !
D'où vient l'idée de Mellow Sea ?
Damien Colsy - J'ai travaillé pendant plus de 15 ans dans l'industrie du surf et j'ai toujours voulu rendre, transmettre au plus grand nombre de personne ce que l'Océan m'a apporté. Et je me suis aperçu que dans ce monde du surf, on ciblait tout le temps les mêmes typologies de personnes, à savoir les personnes jeunes, athlétiques et sportives et on oubliait un peu les autres, avec des morphologies différentes comme les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes en surpoids ou encore celles avec de légers handicaps. C'est ainsi que j'ai créé Mellow Sea avec Julie Landart, une ancienne collègue, justement pour libérer l'accès à l'Océan et ses bienfaits au plus grand nombre.
Mellow Sea c'est rendre cet Océan accessible, peu importe la façon dont on l'appréhende, mais faire en sorte finalement qu'il devienne un lieu paisible, de bien-être, pour l'ensemble des pratiquants du sport aquatique.
Quels types de produits vendez-vous ?
D. C. - Dans cette mission de rendre l'Océan accessible au plus grand nombre, on s'est rendu compte qu'un des freins principal était de mettre des combinaisons pour pouvoir en profiter toute l'année. Ce n'est pas toujours facile à enfiler mais aussi d'en trouver une qui nous aille. J'ai vraiment vu des gens qui commençaient à pratiquer des sports aquatiques d'été, qui adoraient ça, qui en retiraient beaucoup de bienfaits, mais lorsque l'eau se rafraîchissait, le fait de mettre une combinaison était tellement galère qu'ils arrêtaient.
Nous avons donc créé des combinaisons uniques et innovantes qui sont extrêmement pratiques et facile à enfiler puisqu'on a mis en place un système de double zip, un devant et un derrière, qui s'ouvre en portefeuille.
Notre spécificité réside dans le fait qu'elles s'adaptent à toutes les morphologies. Nous avons une grille de 13 tailles, on fait le S/M/L/XL, ainsi que des tailles intermédiaires qui permettent par exemple pour les hanches et la poitrine de trouver la taille qui convient.
Vous faîtes aussi de l'upcycling ?
D. C. - A côté des combinaisons, on développe des équipements complémentaires pour prolonger l’expérience Mellow Sea, avant, pendant et après les sessions. Nous favorisons les circuits courts, les matières écoresponsable et nous avons un programme upcycling. Aujourd'hui nous récupérons des serviettes de plage via les clubs de surf, de sauvetage côtiers ou encore au secours catholique et nous travaillons avec un atelier local à Peyrehorade, FMS, qui est adapté et solidaire et fait travailler 80% de personnes en situation de handicap.
Ainsi nous les revalorisons, en faisant des ponchos, des sacs de plage, des housses de sièges auto ou encore des petites pochettes.
COUP DE POUCE
Que pourrions-nous, mais aussi nos lecteurs, vous apporter pour vous permettre d'avancer mieux et plus rapidement ?
D. C. - Nous sommes ouverts à des investisseurs. Ce n'est pas ce que l'on recherche en priorité, mais cela serait très utile pour passer notamment un cap sur la R&D parce que l'on a plusieurs projets, pour rendre les combinaisons plus sécurisantes.
Nous souhaitons aussi développer notre communication sur la gamme de combinaisons Anfibi. Étant donné qu'elles sont faciles à mettre et enlever, nous nous sommes aperçus que cela pouvait s'adapter aussi à certains handicaps. Nous avons donc pensé à un programme handisport que l'on est en train de développer, nous travaillons pour adapter ces combinaisons là encore plus par rapport aux besoins des pratiquants. Nous disposons aussi d'un service à l'attention du particulier, d'adaptation gratuite de la combinaison par rapport à ses besoins, et travaillons aussi sur des combinaisons pour les paraplégiques.
Comment se passe vos entrevues avec votre parrain ?
D. C. - Nous avons généralement une réunion mensuelle avec notre parrain Joël Plissonneau, plus si le besoin s'en fait sentir. Nous faisons un point sur la situation, ce qui nous permet de prendre du recul par ce qu'on a la tête dans le guidon. Joël nous apporte pas mal d'expertise sur certains process ou indicateurs à surveiller. Nous parlons de tout, des projets en cours ou à venir, c'est une sorte d'échange avec des conseils qui nous sont utiles.
Trois questions à Joël Plissonneau, parrain de Mellow Sea
Qu'est ce qui vous a donné envie de participer à l'accompagnement de Mellow Sea ?
Joël Plissonneau - Cela fait plus de 20 ans maintenant que je participe au Réseau Entreprendre Adour et j'étais déjà engagé dans cette association sur Bordeaux auparavant. J'en ai été président, donc je suis plus qu'impliqué, parce que c’est un engagement personnel, ce sont des choix, sur du bénévolat pur et dur, et ce qui est très gratifiant, c'est qu'il y a plusieurs constats qu'il faut faire. Il faut savoir qu'il y a un taux de mortalité des créations d'entreprises qui est assez élevé, et la force du réseau, c'est cet accompagnement qui fait que l'on a des résultats de survie qui sont bien au delà de la moyenne. Nous ne comptons pratiquement pas de casse à 5 ans. Alors, bien sûr il y a une sélection sur divers points... pas que de l'accompagnement mais cela joue énormément.
Donc pourquoi je fais ça ? Parce que cela me semble utile mais aussi que c'est très intéressant à faire. Accompagner les nouvelles entreprises, voir les questions que les jeunes créateurs se posent... Tout cela donne un petit coup de jeune !
Comment conseillez-vous les deux associés de Mellow Sea ?
J. P. - Alors justement là, il faut être très clair ! La posture de l'accompagnement dans ce réseau, c'est surtout de ne pas donner de conseils. Ce n'est pas « si j'étais toi, je ferais comme ça », ce n'est pas du tout ça : c'est une position de questionnement et d'effet miroir. C'est à dire que c'est jamais de dire « fais comme-ci, fais comme-ça » parce que nous ne sommes pas des accompagnateurs métiers, on ne choisit pas les gens, c'est leur métier pas le nôtre.
La posture c'est vraiment du questionnement, « pourquoi... Est-ce que vous avez pensé à ça ? » C'est plutôt de les alerter, à différents niveaux. C'est plus une vue de l'extérieur, en leur évitant parfois de se focaliser sur des problèmes mineurs... Nous avons un rendez-vous mensuel et après la force du réseau c'est d'avoir pas mal d'adhérents qui sont sur la région. S'il y a un vrai problème à régler, d'ordre technique par exemple, quelque chose de particulier, il peut y avoir des spécialistes qui peuvent intervenir pour régler le problème.
Quel regard portez-vous sur Damien et Julie ?
J. P. - Damien et Julie sont des personnes très impliquées, qui ont des compétences. Ce ne sont pas des gamins, ils ont déjà travaillé avant et ils sont vraiment dans l'esprit réseau aussi. D'ailleurs lors de l'examen des dossiers, on ne regarde pas uniquement les aspects financiers, on regarde si la personne est « accompagnable », parce que certains ne jouent pas le jeu. Il faut qu'il y ait un minimum d’ouverture d'esprit et d'écoute. C'est très agréable de les accompagner.
AUTRE COUP DE POUCE
Afin de toucher le plus de monde possible et ainsi de permettre à Mellow Sea de se faire connaître du grand public, Damien et Julie méritent des coups de pouce de notre part. Comment ? N’hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux, afin de leur permettre de réaliser les différents projets qu'ils ont, notamment sur leurs combinaisons.
Sébastien Soumagnas
Mellow Sea :
23 Av. de Jalday
64500 Saint-Jean-de-Luz
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