Ici, le paisible étang privé de 7 000 m² se prête à merveille à toutes ses expérimentations. Tout récemment, il a servi de “testeur” pour mettre à l’eau sa dernière création, le Canoë 3.7.
« L’idée est venue alors que je participais au Salon des Métiers d’Arts à Auch en juin dernier. De nombreuses personnes m’ont demandé si je fabriquais des canoës. J’ai donc réfléchi au projet, j’ai fait les plans, des recherches sur la normalisation, et j’ai dessiné ce canoë de 3,7 mètres de long, afin qu’il reste dans la catégorie “engin de plage”. Il faut savoir qu’à partir de 4 mètres, on passe à la catégorie “navire” » explique le maître charpentier.
Grâce à des techniques de construction qu’il a mises au point et qui lui permettent d’être efficace, en plus d’une maîtrise remarquable de la technique du bois-moulé qu’MV-Boat est le dernier chantier naval de France à utiliser aujourd’hui, un mois de travail a suffi pour réaliser ce canoë insubmersible, ne se remplissant jamais complètement d’eau, pouvant servir de bouée et répondant aux normes européennes.
L’embarcation en bois contreplaqué et lamellé-collé de pin Douglas de la région, est proposée en version vernis acajou pour un aspect classique et chic, ou en différents coloris pour une utilisation collective ou de location. Un tissu de verre est collé à l’époxy quelle que soit la finition choisie, pour plus de solidité et de résistance aux chocs. De 25 à 35 kilos en fonction des équipements, elles sont conçues pour supporter une charge de deux personnes, soit deux fois 75 kilos selon les normes. Les prix varient de 5 000 à 6 500 euros selon les modèles.
« De l’idée à la réalisation concrète, 90% du travail est effectué à la main. De la prise de cotes à la réalisation de gabarits jusqu’à la mise en forme définitive, l’œil et la main restent maîtres d’œuvre, pièce après pièce. Suivent des dizaines d’heures de travail pour le ponçage manuel, et les multiples couches de produits de protection ou de mise en valeur » souligne l’artisan.
L’attribution des labels “Métiers d’Art” et “Fabriqué en Occitanie” démontre sa réelle volonté à n’utiliser que des essences de bois locales, de favoriser les circuits courts et le tissu économique régionale, tout en diversifiant l’offre artisanale pour les jeunes générations.
Un chantier naval niché au fin fond du Gers ? Marc Vuilliomenet l’a fait, et a prouvé que c’était possible. D’ailleurs, il travaille en ce moment sur la réfection totale d’un “Vaurien”, bateau mythique des écoles de voile des années 50.
Marielle Fourcade
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