Entre Mont-de-Marsan et le Gers, le périmètre des deux aires d’alimentation et de captage d’eau potable de Pujo-le-Plan et de Saint-Gein est désormais appelé à se muer en zone « zéro phyto », la faute à une qualité de l’eau dégradée par les résidus de pesticides.
« L’année dernière, le Sydec a installé de nouveaux systèmes de filtration permettant de distribuer de l’eau potable dans les normes, ceci bien sûr à la charge du consommateur. Cependant ce traitement curatif à un coût très élevé, et il est impératif de traiter le problème en amont, c’est-à-dire de passer les terrains en bio », expliquait le mois dernier la section landaise de l’association Les Amis de la Terre, qui dénonce depuis plusieurs années les problèmes de pollution des eaux sur plusieurs aires de captage du département.
Conscients du problème, les agriculteurs de la zone en question sont disposés à s’engager dans une transition écologique. Pour faciliter celle-ci, une trentaine d’entre eux, répartis sur les 6 communes de Pujo, Saint-Gein, Hontanx, Maurrin, Castandet et Le Vignau, ont créé en 2019 l’association Patav (Pujo Arbouts Territoire Agrivoltaïque).
Leur objectif est de viabiliser financièrement leur évolution commune vers des pratiques agricoles plus vertueuses, et ce en recourant à la production d’énergie photovoltaïque. Le revenu complémentaire que celle-ci permettrait de générer est censé compenser la perte de rendement associée au passage à des cultures sans intrants d’un côté, et les investissements nécessaires à la transition écologique des exploitations de l’autre.
Concertation en cours…
Avec l’appui de la société Green Lighthouse Développement (GLHD), établie sur les technopoles Bordeaux Montesquieu (à Martillac) et Agrolandes (à Haut-Mauco), la jeune association s’est donc lancée dans le projet « Terr’Arbouts », visiblement avec le souci d’agir en toute transparence, puisque les associations de défense de l’environnement (Sepanso et Amis de la Terre) ont été sollicitées et qu’une concertation est actuellement en cours sur la base d’ateliers et de permanences dans les 6 mairies concernées. Le coup d’envoi de cette concertation a été donné le 5 février avec une première réunion publique à Haut-Mauco. Le processus s’achèvera mi-avril.
Il s’agit d’échanger avec les riverains autour de problématiques comme la chasse, l’insertion paysagère des panneaux ou la dynamique territoriale qui pourrait être construite autour de ce projet Terr’Abouts. Les Amis de la Terre des Landes, même s’ils ont déjà formulé un certain nombre de remarques à l’attention des parties prenantes, ne semblaient pas foncièrement défavorables au projet.
En attendant davantage de précisions, on sait déjà que pour les agriculteurs, un projet d’ampleur serait nécessaire. Le photovoltaïque pourrait théoriquement occuper 700 hectares, soit la moitié de la surface agricole du périmètre concerné. Pour tenir compte des déséquilibres entre les différentes exploitations du collectif (certaines ne pourront pas déployer de panneaux), il est prévu qu’un quart du revenu généré par l’énergie produite sera redistribué de manière équitable.
Sur le plan de la conversion des exploitations au bio, il faudra évidemment du temps et des expérimentations, mais là encore, les agriculteurs se disent prêts à faire bouger les lignes, que ce soit pour faire évoluer leurs cultures ou pour imaginer des circuits de distribution alternatifs.
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