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Des trains à hydrogène vert pour la transpyrénéenne Pau-Canfranc-Saragosse ?

L’Espagne et l’Aragon veulent accélérer la réouverture de la ligne ferroviaire et l’inscrire dans le cadre du Corridor hydrogène de l'Ebre.
Des trains à hydrogène vert pour la transpyrénéenne Pau-Canfranc-Saragosse ?
Après le sommet quadripartite du 28 février dernier dans la capitale aragonaise, c’est le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui vient de réaffirmer sa volonté d’avancer rapidement.

La réhabilitation de la ligne Pau-Canfranc-Saragosse va être pilotée par un Groupement européen d’intérêt économique (GEIE), réunissant les différents partenaires dont SNCF Réseau et l’ADIF (Administration espagnole des infrastructures ferroviaires). Il sera notamment chargé d’obtenir des financements auprès de la Commission européenne.

Des avancées importantes sur le plan technique ont déjà été confirmées. L’Aragon va mettre aux normes l’écartement des voies, à l’horizon 2025 : un préalable indispensable pour permettre le transport de marchandises. Parallèlement, des accords sont intervenus sur les tonnages à l’essieu pour le fret (22 tonnes par essieu), mais aussi sur la vitesse, la longueur des trains et la signalisation.

Reste le chantier de la remise en état des voies entre Bedous et Canfranc. Une enquête publique doit être lancée en 2023, côté français. C’est ce volet qui conditionnera le calendrier d’ouverture de la liaison ferroviaire Pau-Saragosse. Renaud Lagrave, pour la Région Nouvelle-Aquitaine, espère que cette opération complexe pourra aboutir d’ici à 2028.

L’hydrogène au cœur du projet

Des deux côtés, les projets se multiplient. Ainsi, fin mars, la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie ont affiché leur ambition avec la démarche « Pyrénées Hydrogène » : une stratégie visant à faire de cette énergie un vecteur d'activité sur notre territoire d'ici 2040.

Parallèlement, Alstom Tarbes a été sélectionné pour faire partie des 15 premiers projets français entrant dans le cadre du Projet important européen commun en matière d’hydrogène (PIIEC), avec un objectif très élevé. Il s’agit de mettre en œuvre une stratégie massive de développement de l’hydrogène en Europe, pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alstom à Séméac-Tarbes développe des briques technologiques pour la chaîne de traction ferroviaire à hydrogène : démonstrateurs et production de trains de fret et de locomotives à hydrogène.

En Espagne, le Pays basque, la Navarre, l'Aragon et la Catalogne se sont regroupés autour du Corridor hydrogène de l'Ebre. Les quatre communautés autonomes visent à la fois à interconnecter les projets et à créer un grand réseau de stations hydrogène.

Le projet bénéficie du soutien de l'Association Basque du Corridor Hydrogène (BH2C), de l'ACCIÓ (l'agence catalane pour la compétitivité des entreprises), de l'Aragon Hydrogen Foundation, ainsi que de l'Association Industrielle de Navarre (AIN) et de la Société de Développement de Navarre (SODENA). Sa création a été encouragée par SHYNE (Spanish HYdrogen NEtwork), le plus grand consortium multisectoriel d'hydrogène renouvelable d'Espagne.

Les utilisations finales de cette énergie se focaliseront sur le secteur des transports, avec le développement d'un réseau de 20 stations à hydrogène d'ici à 2025, puis de 100 stations d'ici à 2030. Un réseau de stations qui permettra le déploiement de l'hydrogène au sein des transports terrestres, ferroviaires et maritimes.

Le bout du tunnel ?

On rappelle que la ligne transfrontalière Pau-Canfranc-Saragosse a été interrompue en 1970 sur le versant français, suite au déraillement d’un train. Elle avait été inaugurée en grandes pompes le 18 juillet 1928, en présence du roi d’Espagne, Alphonse XIII, du président de la République française, Gaston Doumergue, accompagné de son ministre de l’Intérieur, le Béarnais Louis Barthou, inlassable défenseur de ce projet.

Depuis une quinzaine d’années, la Région Nouvelle-Aquitaine et le gouvernement d’Aragon œuvrent pour rétablir ce passage ferroviaire à travers les Pyrénées. 25 km de voies ont été rouvertes à la circulation entre Oloron Sainte-Marie et Bedous, il reste encore 33 km à rénover et mettre en service.

L’enjeu est d’offrir « une alternative au tout routier pour la circulation des marchandises et des personnes à travers les Pyrénées occidentales » souligne la Région Nouvelle-Aquitaine.

Informations sur le site internet Canfraneus

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