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MINUTE POLITIQUEÉpisode 2 Dans les Landes, on s'adapte aux contraintes énergétiques en attendant de trouver une solution pérenne

Aquae à Dax, Aygueblue à Saint-Geours-de-Maremne, Piscine de Mimizan, etc. Tous sont obligés de baisser la température de leurs bassins et de leurs bâtiments pour faire face aux prix croissants de l'énergie. Des alternatives moins impactantes qu'une simple fermeture...
Une photo de l'intérieur de la piscine Aquae de Dax.Ville de Dax
Les organismes, qu'ils soient publics ou privés, cherchent des solutions plus pérennes pour les années à venir : autoconsommation électrique, groupe de froid, etc. Des solutions qui ont cependant un coût, parfois très important...

Ce n'est un secret pour personne, les prix de l'énergie augmentent et impactent tout le monde. Inévitablement, les piscines ouvertes au public ne sont pas épargnées, au contraire. Dans les Landes, les factures se voient être augmentées de deux à trois fois la somme habituelle. On parle alors de surcoûts qui s'appliquent à l'eau, l'électricité, et le gaz. À une période où la fréquentation des piscines est moindre qu'en plein été, et donc où les recettes sont plus minces, une augmentation des coûts crée un déséquilibre.

Pour contrer ce phénomène, les établissements s'adaptent à défaut d'avoir des solutions miracles. Baisse de la température des bassins, en moyenne de 1°C, et de la température de l'air également. C'est par exemple le cas à Aquae, à Dax, où l'eau auparavant à 28°C est désormais à 27°C, et la température ambiante est de 25°C. Une maigre différence pour les personnes qui profitent des établissements, mais une différence déjà notable pour les structures.

C'est aussi le cas à Aygueblue, piscine de Saint-Geours-de-Maremne exploitée par Vert Marine. Ces deux établissements ont aussi baissé la température de leurs autres propositions. À Dax, le bassin ludique est donc abaissé de 32°C à 30°C du dimanche au mardi (période de fréquentation la plus basse), quand le sauna de Saint-Geours-de-Maremne passe quant à lui de 80°C à 75°C.


Des baisses de températures nécessaires donc, et bien plus cohérentes qu'une fermeture temporaire. En effet, les établissements précisent qu'il y a une inertie de l'énergie à prendre en compte : on ne peut pas tout arrêter d'une minute à l'autre. De ce fait, une simple fermeture serait inutile, voire plus problématique que salvatrice puisqu'elle ne rapporterait aucun argent aux piscines, alors qu'elle continuerait de lui en coûter.

Une situation délicate à laquelle les établissements s'adaptent temporairement, mais sans pour autant délaisser des solutions d'avenir. Si certaines structures profitaient de démarches communales, comme à Mimizan où l’optimisation de la consommation énergétique de la piscine entrerait dans une feuille de route de sobriété énergétique pour la commune, d'autres établissements ont d'ores-et-déjà des projets en cours de concrétisation.

C'est par exemple le cas des Thermes de Dax qui a investi dans un groupe de froid. Cette machine utilise de l'eau thermale, naturellement chaude à hauteur de 55°C, pour chauffer les locaux. Lorsque le système fabrique du froid pour baisser la température de l'eau destinée aux bassins, parallèlement du chaud est fabriqué permettant une autorégulation de la machine, le tout sans gaz ni électricité. Coût de l'investissement : 750 000 euros. Une somme importante qui, sur le long terme, s'avère rentable, puisque l'établissement avait alors divisé sa consommation de gaz par 4, avec l'objectif de supprimer entièrement cette énergie de son fonctionnement.

Cette solution est envisagée par Aquae, qui pense aussi à installer des panneaux photovoltaïques sur les toits. Aux Thermes de Dax c'est quelque chose qui est déjà partiellement fait, et qui devrait aussi se voir à Mimizan où un projet de centrale photovoltaïque est même évoqué. En bref, si les organismes publics suivent, les piscines landaises pourront trouver des solutions pérennes à cette crise énergétique que l'on espère passagère.

Timothé Linard

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